Cinq mois jour pour jour après l'attentat de Nice, qui avait fait 86 morts le 14 juillet, certaines victimes lancent aujourd'hui un appel au secours. Ces personnes ne sont pas inscrites sur la liste officielle des victimes parce que leurs séquelles sont psychologiques. Elles n'ont donc pas accès aux soins gratuits.
Une minorité de victimes. Sur les 460 personnes hospitalisées à Nice quelques heures après l'attaque, seules 80 ont été inscrites sur cette liste et ont obtenu le statut de victime, leur permettant de toucher des indemnités. Or, cette liste unique, établie par le procureur de la République pour les besoins de son enquête, est figée depuis fin juillet. Aujourd'hui, les experts estiment que 2.000 à 3.000 personnes auraient besoin d'un suivi psychologique.
Les témoins d'un seul côté de la route. La liste officielle des victimes ne prend par exemple pas en compte les personnes qui ne se trouvaient pas du côté où roulait le camion du terroriste. "On prend une voie et pas l'autre, parce que de l'autre, les témoins étaient protégés par les palmiers du terre-plein central. On est en plein délire !", s'agace Françoise Rudestzki, fondatrice de SOS Attentats. "On a fait auditionner un médecin qui nous a décrit la scène de guerre des deux côtés de la voie. Cette audition n'a servi à rien", déplore-t-elle.
Les associations demandent désormais la création d'une autre liste, qui croiserait celle de la cellule d'aide aux victimes et celle des hôpitaux. Pour elles, "la France doit réparer ses citoyens".