Ne roule pas qui veut mardi à Paris ! En raison de la persistance de la pollution aux particules fines, la préfecture de Paris a mis en place une circulation alternée dans la capitale et dans 22 communes limitrophes. Comme mardi est un jour pair, le 6, seules les plaques dont le numéro sur la plaque d'immatriculation est pair sont autorisées à rouler. Les plaques au numéro impair sont interdites de circulation. Mais il y a des dérogations. C'est le cas pour les voitures qui font du covoiturage ou les livreurs de denrées alimentaires.
Amendes de 22 à 35 euros. De nombreux policiers sont là pour veiller au grain. Selon Michel Cadot, le préfet de police, les contrôles seront fréquents dans le centre de Paris. "Il existe plus de 140 points de contrôles", précise-t-il. Les automobilistes contrevenants risquent des contraventions de deuxième classe de 22 à 35 euros. Surtout, leur voiture peut être immobilisée et envoyée à la fourrière.
Les entreprises s'organisent... Pour les chefs d'entreprises, comme Nicolas Uzé patron d'une PME de 60 personnes dans le domaine de l'informatique à Paris, c'est le casse-tête : "C'est une situation problématique. 60 % de nos collaborateurs prennent des véhicules pour se déplacer. Nous avons des rendez-vous clients à honorer et je ne sais pas dans quelle mesure nous serons capable de les assurer. Les commerciaux, dès ce matin, vont prendre contact avec leurs clients pour reporter leurs rendez-vous. Il y a un mail qui va inciter les collaborateurs à rester chez eux lorsque c'est possible d'y travailler", explique-t-il.
... les automobilistes aussi. Notre envoyé spécial gare du Nord à Paris a pu constater dès 7h le frémissement d'une journée particulière dans les transports en commun, gratuits pour l'occasion. "Au lieu de mettre 20-30 minutes, je vais mettre 1h15-1h30", explique l'un d'eux, dont les deux véhicules ont une immatriculation impair. Un autre croisé dans les couloirs réclame "que tout le monde joue le jeu, y compris les industriels qui polluent beaucoup plus".
Circulation alternée : tout ce qu'il faut...par Europe1fr
Un impact immédiat. Si cette mesure s'annonce contraignante, elle a un impact immédiat en matière de pollution. En mars 2014, elle avait fait baisser le trafic de 20%, entraînant une chute de particules fines de 6% et des oxydes d'azote de 10%. Le problème : cela ne règle en rien la pollution chronique et surtout cela n’empêche pas les véhicules les plus polluants de circuler lorsqu'elles ont une plaque au numéro pair comme mardi par exemple.
Bientôt les vignettes. Un nouveau dispositif sera mis en place d'ici janvier 2017 : les vignettes. Elles seront prises en compte en cas de pic de pollution. Le système est "plus efficace et plus pertinent", selon Frédéric Bouvier, directeur général d'Airparif. Depuis le 1er juillet dernier, les voitures immatriculées avant le 1er janvier 1997 ne peuvent plus circuler à Paris, du lundi 7h au vendredi 20h. Cela ne représente que 2% du parc automobile d’Île-de-France, mais depuis la pollution a baissé de 5%.
Une situation qui pourrait durer. Dans son bulletin météo de 6h58, Laurent Cabrol n'a pas annoncé de bonne nouvelle. "Les trois conditions pour que la pollution persiste sont réunies : il y a un anticyclone, et il va rester, que le vent soit calme, et je ne pense pas qu'il va s'agiter avant samedi, et qu'il ne pleuve pas or aucune goutte n'est attendue avant la fin de la semaine".