Gel plus fréquent, sècheresse plus intense... Le changement climatique met à mal l'agriculture française. Alors, dans certaines régions du pays, des agriculteurs sont déjà en train de réfléchir à modifier leurs pratiques et surtout à utiliser certaines variétés de fruits ou de légumes, capables de mieux résister aux événements météorologiques extrêmes.
Résister à la sécheresse
Dans son exploitation, Vincent Galliot teste en permanence des anciennes variétés de légumes, oubliés depuis des décennies. Objectif, rendre son exploitation plus résiliente face au réchauffement climatique. Un point important pour l'agriculteur, que ces anciennes variétés, tombées aux oubliettes, respectent.
"Par exemple, j'ai une variété de blettes qui n'avait pas été arrosée du tout cet été et qui a bien résistée. Malgré la sécheresse, ces variétés-là vont avoir la capacité de s'adapter parce qu'elles ont une richesse génétique qui est plus importante qu'une variété hybride", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Répondre aux enjeux de demain
La démarche est la même chez Anne Déplaude, viticultrice dans la Loire. Depuis quelques années, elle a réintroduit le mornen noir, un ancien cépage local abandonné il y a 150 ans, mais très bien adapté au climat d'aujourd'hui. "Il débourre assez tard, donc il ne craint pas le gel. Il résiste au vent. Et puis il résiste au chaud et au sec", explique-t-elle.
"À la différence de la syrah, une autre variété, quand il fait très, très chaud, elle n'aime pas trop alors que le mornen noir est toujours tout rond, tout joufflu et ça lui va bien", poursuit-elle. Ces graines étaient oubliées depuis longtemps à cause de l'uniformisation et de l'agro-industrie. Mais avec le réchauffement climatique, elles deviennent aujourd'hui des solutions pour adopter l'agriculture et nourrir les Français dans les prochaines années.