La colère gronde dans le monde agricole. Dans le viseur des intéressés : la concurrence européenne déloyale, l'inflation ou encore les normes qui pèsent sur leur métier. L'interdiction d'utiliser certains pesticides est souvent citée comme un exemple de ces contraintes qui, disent-ils, entravent leur activité.
C'est pour l'ensemble de ces raisons que les agriculteurs multiplient les actions depuis plusieurs jours, non seulement en France, mais aussi dans plusieurs pays européens. Vendredi soir, des blocages étaient en cours dans le Tarn-et-Garonne, le Gers, la Haute-Garonne et, ce samedi, l'autoroute A64, reliant Toulouse à Bayonne, était bloquée. Ce samedi, le Premier ministre Gabriel Attal, dans le Rhône, et le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, dans le Cher, se sont exprimés sur cette grogne qui gagne du terrain.
"Tant que l'État continuera à mépriser ses agriculteurs..."
Le chef du gouvernement a notamment promis de "faciliter la vie" des agriculteurs qui subissent "des paperasseries, des formulaires à remplir" et rappelé que le gouvernement allait prochainement présenter un projet de loi pour favoriser la relève en agriculture. Marc Fesneau, de son côté, a estimé que les normes ne devaient pas "s'empiler" mais plutôt "donner une philosophie à l'action publique et protéger un certain nombre de choses". Insuffisant, selon Jérôme Bayle, éleveur de bovins dans la région toulousaine et à l'origine du blocage de l'A64.
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Sur Europe 1, il appelle à "des preuves et des actes sur le terrain" et ne retient pas ses coups à l'adresse des responsables politiques. "Tant que l'État continuera à mépriser ses agriculteurs et ne trouvera pas de solutions pour arrêter le massacre agricole... Deux agriculteurs par jour se suicident en France. On peut dire que l'État est complice de génocide agricole", a-t-il accusé.
Assurant vouloir que "tout cela s'arrête", Jérôme Bayle adresse également un message à Gabriel Attal. "J'espère que notre nouveau Premier ministre sera capable de venir nous voir dans la région Occitanie, là où le revenu agricole est le plus faible", déclare l'éleveur. Et de conclure en enjoignant à nouveau l'exécutif à agir. "J'espère qu'il viendra avec des mesures concrètes pour redonner de l'espoir au monde agricole".