Le parquet de Paris a ouvert jeudi une enquête préliminaire suite à l'identification d'Alexandre Benalla, un collaborateur d'Emmanuel Macron, sur une vidéo le montrant en train de frapper un manifestant, le 1er mai dernier. L'enquête est ouverte sous les chefs de "violences par personne chargée d'une mission de service public", "usurpation de fonctions" et "usurpation de signes réservés à l'autorité publique". L'enquête est confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne.
Suspendu quinze jours. Ce collaborateur, Alexandre Benalla, avait été suspendu deux semaines, du 4 au 19 mai, puis muté à des fonctions administratives à l'Élysée. Il a reçu "la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l'Elysée", a souligné jeudi Bruno Roger-Petit, le porte-parole de l'Élysée. Alexandre Benalla a été "mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire. Il a été démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président. Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement", a précisé Bruno Roger-Petit.
Déchaînement de violence. Dans une vidéo repérée par Le Monde, Alexandre Benalla porte un casque noir orné d'un écusson, avec une visière qui lui protège le visage. Des CRS interviennent alors place de la Contrescarpe, à Paris, pour disperser des manifestants et l'individu en question, qui ne porte pas d'uniforme des forces de l'ordre, agit à leurs côtés. Il tire d'abord une femme par le cou et la traîne sur plusieurs mètres, avant de saisir un jeune homme déjà sous le contrôle des forces de l'ordre, de le frapper dans le dos et sur la tête, puis de le plaquer au sol. Quand un témoin tente de filmer son visage, l'homme s'enfuit dans un bar proche.
Adjoint au chef de cabinet du président de la République et ancien responsable de la sécurité lors de la campagne présidentielle, Alexandre Benalla, présenté comme l'individu sous le casque, est aussi officier de réserve de la gendarmerie. Deux jours avant les faits, il aurait demandé à sa hiérarchie s'il pouvait assister à une intervention policière, et voir comment se gérait une grande manifestation.