Emmanuel Macron était au mémorial de la Shoah à Paris. 1:28
  • Copié
Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
L’exécutif s'est mobilisé à l'occasion des commémorations du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz. Édouard Philippe était en Pologne lundi, et Emmanuel Macron au mémorial de la Shoah à Paris. Invité d'Europe 1, l'historien Michel Wieviorka a réaffirmé la nécessité de former à l'histoire afin d'entretenir le souvenir du génocide.
INTERVIEW

A l'occasion du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Édouard Philippe s'est rendu lundi en Pologne quand Emmanuel Macron était, lui, au mémorial de la Shoah à Paris. Le président français inaugurait un mur des noms, pour rendre hommage aux 76.000 juifs de France morts durant le génocide. Lors de son discours, il a appelé à lutter contre l'oubli et l'antisémitisme : "Notre vigilance doit sans cesse être éclairée par notre mémoire", a-t-il déclaré durant son discours, appelant à "scruter la haine dans notre passé pour mieux la déceler dans notre présent".

L'historien et sociologue Michel Wieviorka a réagi lundi sur Europe 1 aux propos du président de la République. Mal à l'aise avec l'expression "devoir de mémoire", qui selon lui "ne se décrète pas", il défend avant tout la nécessité de former à l'Histoire. "Il faut se souvenir, commémorer mais il faut éduquer, instruire et cela passe par l’Histoire." 

Visites scolaires à Auschwitz

Prenant l'exemple des visites scolaires organisées au camp d'Auschwitz, il souligne l'impératif de préparation du personnel encadrant : "Il faut que les enseignant aient été formés à ce genre de visite, qu’ils puissent donner des explications claires et nettes aux enfants."

"Il est important de commémorer non seulement pour le passé, mais malheureusement aussi pour le présent et pour l’avenir", a poursuivi le responsable de la plateforme internationale sur le racisme et l’antisémitisme de la fondation maison des sciences de l’homme. "Ces horreurs sont derrière nous mais on en voit encore quelques traces importantes aujourd’hui dans notre vie quotidienne." 

En France, les actes antisémites ont augmenté de 27% en 2019, selon des chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur.