Comment faire fonctionner en autonomie des chiens-robots avec des drones pour désactiver des mines anti-char, ou repérer des pièges posés par l'ennemi ? C'est la question posée par l'armée de terre depuis un an à des étudiants en école d'ingénieurs qui construisent avec Thales ou Nexter des engins robotisés. Depuis mercredi, ils s'entrainent à faire la guerre sur le camp militaire de Beynes, dans les Yvelines, dans le cadre du challenge CoHoMa (pour collaboration homme-machine). C'est le premier challenge du genre lancé par l’armée. Europe 1 a pu observer ces manœuvres du futur.
"Faire rentrer le robot dans la force conventionnelle"
Dans ce challenge, on voit une drôle de créature à quatre pattes qui s’élance sur le champ de bataille. Son rôle est de désactiver un piège qu’un drone vient de localiser. Ce chien-robot a été développé pendant un an par ces étudiants avec l’aide de groupes industriels de défense. Ils participent à ce défi lancé par l’armée de terre qui attend des solutions opérationnelles. "On est vraiment dans cette logique de faire rentrer le robot dans la force conventionnelle", explique le colonel Sébastien, directeur du laboratoire d’innovation, au micro d'Europe 1.
Le colonel souligne que le but est d'obtenir "des effets que jusqu'à présent on ne savait pas réaliser, en dehors d'envoyer des soldats et de risquer des vies pour réaliser des actions très techniques sur le terrain". Le matériel automatisé rentre progressivement dans l’arsenal de l’armée de terre, comme les mules, déjà testées en opération extérieure. Il s'agit de drones terrestres qui peuvent transporter les sacs et les paquetages des soldats, tout en étant connectés avec des drones aériens.
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Préserver à terme la vie des soldats
C'est cette feuille de route qu'a suivie Jules, étudiant à l'école Polytechnique de Montpellier. "C'est là tout le but du challenge en fait, c'est la collaboration homme machine", relève-t-il. "Ce qui était compliqué, c'était la centralisation des différentes données qui venaient de chaque drone terrestre comme aérien", ajoute l'étudiant.
Jusqu’à mardi prochain, dix équipes s’affrontent à tour de rôle dans cette guerre connectée et robotisée. L’armée de terre leur a donné trois heures pour prendre le dessus sur le scénario qu’elle a imaginée, et sélectionner, peut-être, des solutions innovantes qui préserveront à terme la vie des soldats français sur les terrains de guerre.