Comment le naufrage de l'Erika a aidé à renforcer la sécurité maritime
Véritable drame écologique, le naufrage de l'Erika du 12 décembre 1999 a provoqué un électrochoc au sein de l'Union européenne. Double coque obligatoire, géolocalisation des navires, ou encore mise en place d'un véritable code du travail maritime... C'est un véritable arsenal sécuritaire dont dispose désormais l'UE pour empêcher une telle catastrophe de se reproduire.
C'était il y a 20 ans jour pour jour. Le pétrolier maltais de 180 mètres Erika se brisait en deux au cours d'une tempête, entraînant l'une des pires marées noires jamais vues en France, avec pas moins de 400 kilomètres de côtes souillées, de la Bretagne à l'île de Ré, et entre 200.000 à 300.000 oiseaux marins morts. Un désastre écologique qui a provoqué un véritable électrochoc au sein de l'Union européenne.
Une double coque obligatoire pour les pétroliers
Depuis 2002, une Agence européenne de la sécurité maritime gère une armée d'inspecteurs à travers toute l'Europe et réalise environ "1.000 contrôles", sur les "50.000 bateaux" qui passent par la Manche chaque année. Mais "il y a eu aussi l'obligation pour les navires pétroliers d'avoir une double coque", rappelle au micro d'Europe 1 Thierry Coquil, directeur des affaires maritimes au ministère de la Transition écologique. Une nouvelle norme qui "de fait, a conduit à l'échelle mondiale à ce que les pétroliers les moins protégés soient interdits depuis 2015".
Et ce n'est pas tout, géolocalisation en temps réel des navires, création d'un véritable code du travail maritime, mise en place d'amendes pénales pouvant monter jusqu'à 15 millions d'euros... C'est un véritable arsenal de sécurité maritime dont s'est dotée l'Union européenne. Et ça fonctionne : alors qu'en 40 ans, le trafic maritime a doublé, les marées noires sont passées de 25 par an, à deux.