Le mouvement s'opère lentement mais sûrement depuis quelques mois. Les mairies sont en train d'enterrer discrètement la semaine de quatre jours et demi à l'école et, du même coup, les activités périscolaires. Dans de nombreuses communes, des consultations ont eu lieu ou sont en cours. Le libre choix proposé par Jean-Michel Blanquer se transforme en vague de retour aux quatre jours.
Les grandes villes font marche arrière. C'est un raz-de-marée : à la rentrée prochaine, au moins 85% des communes seront repassées aux quatre jours d'école, selon une estimation de l'Association des maires de France. Bordeaux, Marseille, Lyon, et même la ville de Lille, l'une des premières à être passée aux nouveaux rythmes scolaires, décide de faire marche arrière.
C’est important qu’il y ait une cohérence en matière d’organisation scolaire". Dans les communes rurales, les avis sont partagés sur les bienfaits pour les enfants, mais on assiste à un effet domino, selon Vanik Berberian, président de l'association des maires ruraux : "quand vous avez plusieurs communes dont les écoles sont organisées autour de quatre jours c’est très difficile, pour un maire, de maintenir quatre jours et demi, même s’il considère que c’est bénéfique sur un plan pédagogique. C’est important qu’il y ait une cohérence en matière d’organisation scolaire, pour des raisons de déplacement, d’organisation de vie de famille, de vacances etc".
Pour lui, c'est clair, c'est l'argument économique qui l'a emporté, surtout au moment où l'Etat supprime des contrats aidés dans les écoles. Le ministre, Jean-Michel Blanquer, ne veut surtout pas donner l'impression que les élèves perdent en activités périscolaires. Il prépare un "plan mercredi" qui devrait être dévoilé dans quelques semaines, avec des loisirs culturels et sportifs. Mais un budget largement à la baisse.