"C’est un enfer !" Nathaniel, père de deux enfants de 3 ans et 5 ans est excédé. Jeudi, il devra s’occuper de Livia et Isaac, tout en télétravaillant. Car près de 75% des enseignants seront en grève ce jour-là, et 50% des écoles fermées, selon le premier syndicat du primaire, le Snuipp-FSU. Une mobilisation d’ampleur, pour dénoncer, entre autres, la gestion de la crise sanitaire dans les écoles par le gouvernement. Mais du côté des parents rencontrés par Europe 1, le cœur balance entre soutien et galère du télétravail avec enfants à la maison.
"On va jongler, mais ça devient très compliqué"
"On va faire en sorte que ça marche, on doit s’occuper des enfants, rester à la maison, faire du télétravail. On va jongler, mais ça devient très compliqué", se désole ce père de famille. Même dilemme quelques mètres plus loin avec Malika qui se promène encadrée par ses deux enfants. Elle vient d’apprendre que leurs enseignants de 5e et CM2 seront en grève jeudi. "Je suis obligée de les garder ! Et ce n’est pas évident de gérer et le travail et les enfants. Surtout le midi, il faut jongler entre le repas des enfants et les réunions !"
D'autant que cette grève vient chambouler un quotidien déjà bouleversé par le Covid-19. Dans l’école maternelle de la petite Charlotte, la maîtresse sera bien présente mais la cantine et les activités extra-scolaires sont annulées. De quoi désespérer Sarah, sa mère. "Cette semaine c’est vraiment chaotique ! Là sa maîtresse est malade, et en plus avec la grève, c’est vraiment la goutte d’eau de trop", peste-t-elle au micro d'Europe 1.
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"Je comprends leurs revendications"
Et pourtant une partie des parents rencontrés soutient les enseignants dans ce mouvement de grève. Protocole changeant d’un jour à l’autre, multiplication des auto-tests, attestation à présenter, cela devient illisible pour certains parents. Alice, mère de trois enfants, se dit par exemple solidaire des enseignants grévistes. "Je comprends leurs revendications parce que moi-même je suis impactée. J’ai passé toute la semaine dernière à faire des auto-tests, des vérifications d’auto-test qui étaient positifs et qui finalement s’avéraient négatifs", souffle-t-elle. "Moi, mes filles pleurent à chaque fois qu’on doit faire un auto-test. Je ne sais pas si c’est bon pour la santé de les enquiquiner avec ça".