Juan-les-Pins 1280 1:20
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Fréderic Michel, édité par R.Da. , modifié à
La nouvelle loi littorale impose d'ici le 27 juin la destruction de plusieurs établissements historiques du bord de mer dans la célèbre station balnéaire d'Antibes.
REPORTAGE

Sur la Côte d’Azur, c’est une page qui se tourne. Les plagistes de Juan-les-Pins avaient jusqu’au lundi 16 avril pour déposer leur permis de démolir. Avant la fin du mois de juin, ce sont huit plages privées réputées "historiques" qui vont être rasées, en vertu de la nouvelle loi littorale qui impose de laisser 80% d'une plage naturelle libre de toute occupation. Si les propriétaires de ces établissements ont réussi à faire de la résistance pendant quatre ans, il n'est plus question désormais de laisser en bord de plage des infrastructures en dur. Tout doit être démontable d’une saison à l’autre, et la concession ne pourra pas excéder douze ans.

La fin d'un époque. "Bijou Plage", "Moorea Beach", "Bretagne Beach", autant d'établissements synonymes de soleil et de vacances pour les habitués, et rendus fameux par leur célèbre clientèle : Charles Trenet, Jean-Paul Belmondo ou encore Johnny Hallyday. Mais avec la destruction de ces établissements mythiques, pour beaucoup c'est une page qui se tourne. "Il faut appliquer la loi", rappelle Henry Mathey, le président local de l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie. "Place maintenant aux plages du troisième millénaire ! Mais quand même, c'est dur".

Un risque pour l'activité économique ? Avec 3.000 matelas en moins en 2018, c'est 350 emplois saisonniers qui ne seront pas créés cette saison. Sur la plage du Colombier, Céline regarde, attristée, la disparition des établissements voisins. La mesure s'appliquera à son restaurant en 2020. "Sur cette plage-là, on est une vingtaine de personnes. Si vous la supprimez, vous supprimez vingt emplois", relève-t-elle. "J'ai bien peur que Juan-les-Pins ne soit plus Juan-Les-Pins".

Installée depuis vingt ans dans la ville, Françoise s'inquiète aussi pour l'attractivité de la station balnéaire. "Je ne sais pas si les touristes vont repasser. Il est vrai qu'il y avait beaucoup de petits restaurants, mais ils auraient pu en laisser plus", déplore-t-elle. Les plages seront démolies le 27 juin, et les travaux financés par les propriétaires de chaque établissement.