"En trois mois, je n'ai pas repeint de mes petites mains tous les commissariats de France" : le ministre de l'Intérieur a promis mercredi des améliorations aux policiers qui, depuis quelques semaines, ont lancé un concours photo pour dénoncer la vétusté de leurs équipements.
Un concours photo lancé mi-août. Imaginé par l'Union Policiers Nationaux Indépendants (UPNI), ce concours, lancé à la mi-août, vise à montrer par des photos l'état des locaux, matériels et autres équipements de la police, moins d'un an après la fronde inédite de policiers qui contestaient, à l'automne 2016, leurs conditions de travail. Postés sur internet par des policiers, les clichés montrent des vitres brisées, des cadavres de souris dans leurs locaux, des toilettes bouchées, des couloirs inondés, des prises électriques, des cafards, des chaises de bureau ou sièges de voiture déchiquetés, des gilets pare-balles en lambeaux, etc.
Collomb demande à être jugé sur ses "actes". "Locaux insalubres, matériel d'un autre siècle, problèmes d'hygiène...", le "grand jeu concours" réclame les "photos révélatrices des conditions de travail". "Il y a toutes les réalités aujourd'hui en France: à la fois des installations qui sont magnifiques et d'autres qui sont très dégradées", a réagi devant la presse Gérard Collomb, lors d'un déplacement à Beauvais (Oise) en compagnie du nouveau directeur général de la police nationale, Eric Morvan. Admettant qu'il pouvait y avoir "de la défiance", le ministre a demandé à être jugé sur ses "actes" : "Il y a trois mois que je suis là. En trois mois, je n'ai pas repeint de mes petites mains tous les commissariats de toute la France".