La contamination de trois produits issus de géants de l'industrie agro-alimentaire inquiète et soulève des questions concernant la sécurité dans nos assiettes. L'affaire Lactalis, qui avait commercialisé en 2017 du lait en poudre pour bébés contaminés aux salmonelles, a-t-elle permis d'améliorer les contrôles ?
Une situation "catastrophique"
Plusieurs choses ont changé, mais pas vraiment dans le bon sens. On va prendre un exemple. Le nombre d'enquêteurs de la DGCCRF chargés d'effectuer les contrôles est passé de 3.550 en 2008 à moins de 2.000 aujourd'hui dans certains départements. La situation est catastrophique, explique Johann Pascot, secrétaire générale de la CFTC à la Direction générale, de la Consommation et de la Répression des fraudes. .
"Aujourd'hui, dans le département du Lot, il n'y a qu'un enquêteur", témoigne-t-il sur Europe 1. "Cela veut dire concrètement que les journées ne font que 24 heures et qu'il faut avoir des effectifs satisfaisants, chose que l'on réclame depuis des années et des années. On ne peut pas être partout".
"Je ne peux pas faire confiance aux géants de l'agroalimentaire"
En d'autres termes, la sécurité alimentaire repose essentiellement sur les auto-contrôles effectués par les industriels dans leurs usines. Un système qui ne fonctionne pas, dénonce Ingrid Kragl, de l'association Foodwatch.
"Je ne peux pas faire confiance à ces géants de l'agroalimentaire puisqu'on voit bien qu'ils ont laissé passer", déplore-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est vraiment grave parce qu'on ne parle pas de petits producteurs qui vont peut-être avoir un accident de parcours. Là, on est quand même sur des puissances qui vendent beaucoup de produits dans beaucoup de pays", rappelle-t-elle.
L'association Foodwatch, mais aussi certains parlementaires, estiment également qu'il faudrait sanctionner bien plus sévèrement les industriels en cas de manquement.