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Virginie Salmen, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Alors que les résultats du baccalauréat sont dévoilés mardi matin, de nombreuses interrogations persistent concernant l'attribution des notes de ce cru 2020 évalué à 100% en contrôle continu. Selon la représentante du Syndicat national des enseignements de second degré, certains résultats ont été poussés à la hausse.

C'est le grand jour pour les lycéens de Terminale. Les résultats du baccalauréat sont dévoilés mardi pour les plus de 740.000 candidats du cru 2020. Un bac sans épreuves, évalué à 100% en contrôle continu, crise du coronavirus oblige. Cette organisation inédite soulève de nombreuses questions, notamment concernant la notation. A-t-elle été plus généreuse que d'habitude ? Le taux de réussite va-t-il grimper ?

Certains résultats poussés à la hausse

Dans les commissions d'harmonisation, ces derniers jours, des professeurs disent avoir vu des notes gonflées. Pendant l'année, ceux-ci saisissent les notes des devoirs sur un logiciel type Pronote, et au moment du bac, quand ils ont leur paquet de copies corrigées, ils utilisent un autre logiciel, baptisé Lotanet. 

C'est précisément à ce moment-là, en recopiant les notes de l'un à l'autre que certains ont pu les modifier, avant même la tenue des jurys, selon Sophie Vénétitay, du Syndicat national des enseignements de second degré (Snes). "C'est là qu’il y une espèce de flou parce qu'il n’y a pas de contrôle sur ce qui a été fait sur le logiciel pour les notes de l’année et le logiciel pour les notes du bac, et certains établissements ont essayé de pousser à la hausse les résultats de leurs élèves."

"Relativiser la place du bac"

En dehors de ces pratiques dénoncées par le Snes, les jurys ont dû harmoniser les notes pour tenir compte de cette année particulièrement difficile, entre grèves des transports, blocages des lycées, coronavirus. L'absence d'examen, où les élèves sur-performent en général, pèse véritablement sur les résultats.

Pour le représentant des proviseurs du Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale (Snpden), Bruno Bobkiewicz, les statistiques vont donc sûrement grimper. "On risque d’avoir des taux de réussite un peu meilleurs, de peut-être un, deux ou trois points", affirme-t-il. "Mais est-ce que c'est très grave ? Je n'en suis pas certain", poursuit-il. La dernière expérience qu'on a c'était mai 1968, les élèves qui ont poursuivi en études supérieures n’ont pas moins bien réussi que les autres années, ce qui prouve qu’il faut être capable de relativiser la place du bac."

Une bonne nouvelle, finalement, pour ceux qui, dans un schéma de bac classique auraient fait partie des redoublants. Ceux-ci échapperont à la réforme du lycée qui concernera l'an prochain les lycéens en classe de Terminale.