Un credo qui a de plus en plus de mal à passer. C'est une question plus que jamais sous le feu des projecteurs, face à la montée de la troisième vague de coronavirus : le maintien de l'ouverture des écoles. Lundi entrait en vigueur, dans les 19 départements visés par des restrictions renforcées, le nouveau protocole sanitaire annoncé par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Et si la règle est simple - un cas dans une classe entraîne sa fermeture - son application est une tout autre paire de manche pour les proviseurs.
"On considère qu'il faut regarder les choses au plus près du terrain"
Car ces derniers ont le sentiment d'être devenus des gestionnaires de problèmes de santé. Entre le traçage des cas, les appels aux parents, les fermetures de classes, ils ne font que ça. Et encore, cette tâche est réalisée de manière imparfaite selon eux, car les délais de réaction des Agences régionales de santé sont souvent trop longs. Et tandis que le ministre recevait les proviseurs lundi, le syndicat des directeurs d'établissement (SNPDEN), a plaidé pour une fermeture totale d'un établissement si la situation devenait intenable.
"On considère qu'il faut regarder les choses au plus près du terrain", confirme au micro d'Europe 1 un membre du syndicat. "À un moment, oui il faut peser la situation et ne pas hésiter à prendre une décision de fermeture si on considère qu'elle est adaptée."
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La question centrale de la vaccination
Pourtant, face à eux, le ministre s'est voulu positif. "Si vous voulez une leçon d'optimisme appelez-moi", leur a-t-il même lancé. Mais cette petite phrase du ministre n'aide visiblement pas à faire passer la volonté gouvernementale de maintenir les écoles ouvertes contre vents et marées.
Pour ce faire, seule la vaccination semble avoir un effet. C'est pour cette raison que le ministre n'a pas manqué d'évoquer avec les directeurs d'établissement l'horizon vaccinal des professionnels de l'éducation. Et s'il s'en est tenu au calendrier annoncé par Emmanuel Macron, à savoir fin avril, le ministère de la Santé confirme commencer à réfléchir concrètement à la vaccination de l'ensemble du personnel de l'Éducation nationale. Et on comprend à demi-mots que ces injections se feront dans les vaccinodromes, car les personnes concernées sont très nombreuses.