Une aide exceptionnelle de 200 euros sera versée en juin à quelque 800.000 jeunes de moins de 25 ans "précaires ou modestes", qui n'étaient pas éligibles aux autres aides octroyées depuis le début de la crise épidémique, a annoncé lundi le gouvernement. Cette somme sera versée début juin à quelque 400.000 étudiants "ayant perdu leur travail ou leur stage" et aux "étudiants ultramarins isolés qui n'ont pas pu rentrer chez eux", a expliqué le Premier ministre Edouard Philippe en exposant la stratégie de déconfinement devant le Sénat.
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Elle sera également versée mi-juin à quelque 415.000 "jeunes de moins de 25 ans, précaires ou modestes, qui touchent les aides pour les logements", a-t-il précisé.
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Les étudiants devront déposer une demande auprès du Crous
Dans le cas des étudiants, ils devront déposer en mai une demande d'aide auprès du Crous dont ils dépendent, a précisé à l'AFP le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse, Gabriel Attal. Quant aux non étudiants, bénéficiaires d'aides au logement, ils percevront automatiquement l'aide exceptionnelle du gouvernement, via les caisses d'allocation familiales, a-t-il précisé. Quelque 150 millions d'euros ont été prévus pour cette mesure, qui vise à "limiter l'impact social de la crise du Covid", en répondant à des situations concrètes, a souligné Gabriel Attal.
Il a donné pour exemples celui de "l'étudiant qui ne peut plus gagner un peu d'argent en faisant du baby-sitting", ni "manger pour pas cher au restaurant universitaire", ou encore du jeune précaire qui, du fait de la crise sanitaire, a perdu son emploi et ne peut plus en retrouver un autre. "Ce sont des situations qui m'ont été remontées de manière très forte par les associations. Régulièrement surgissent des cas, des situations qui ne pouvaient pas être anticipés et il faut leur apporter une réponse", a-t-il fait valoir.
D'autres aides avaient été annoncées mi-avril
Mi-avril, le gouvernement avait déjà annoncé une aide aux ménages les plus modestes (allocataires des minima sociaux) de 150 euros, plus 100 euros par enfant, pour un total de 880 millions d'euros distribués à 4 millions de foyers. Mais ces aides, surtout centrées sur les familles, n'étaient pas accessibles aux jeunes de moins de 25 ans.
L'aide annoncée lundi constitue "un premier pas nécessaire", a réagi le Forum français de la jeunesse (FFJ), qui réunit les "principales organisations nationales gérées et animées par des jeunes de moins de 30 ans". Rappelant que la "singularité" des 18-25 ans est "de ne disposer d'aucun filet de sécurité", l'organisation déplore toutefois le caractère "ponctuel" de cette aide, et son montant "largement inférieur au niveau du RSA".
De son côté, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a salué un "premier pas", tout en regrettant son "caractère tardif" et "insuffisant", car excluant les "jeunes en difficultés hébergés par un tiers ou qui vivent chez leurs parents aux revenus très modestes et qui ne sont pas rattachés au foyer fiscal", ainsi que les "jeunes à la rue".