Le mouvement clandestin corse du FLNC dit "du 22 octobre" appelle à faire élire une majorité nationaliste aux élections territoriales dans l'île fin décembre, et menace, faute d'avancées sur l'"autonomie" de l'île, d'un "élan populaire" à la catalane.
Donner un pouvoir institutionnel au mouvement nationaliste. Après leurs victoires historiques aux régionales de 2015 et aux législatives de juin (trois sièges de députés sur quatre), les nationalistes ont annoncé présenter une liste fin décembre aux élections à la nouvelle Assemblée de Corse, qui va fusionner les institutions existantes dans l'île.
Dans un communiqué, transmis notamment à Corse-Matin et que l'AFP a pu consulter, la branche dite "du 22 octobre" du mouvement clandestin, qui a annoncé en mai 2016 la "cessation" de ses actions militaires, appelle à "se mobiliser massivement et clairement dès le premier tour", pour "donner une puissante majorité au mouvement national".
Un plan d'indépendance. Les élections passées, l'État aura un an pour accepter "un projet politique de fin de conflit" planifié sur 15 ans, qui permette à la Corse "d'accéder à un statut politique émancipateur", poursuit le FLNC. La liste unique présentée par les nationalistes promet, elle, l'obtention d'un "statut d'autonomie" dans les trois ans, qui doit être mis en oeuvre en une décennie.
Provoquer un "élan populaire". "Il est permis de penser que l'État français attende le résultat des futures élections territoriales pour savoir quels seront ses interlocuteurs. Mais quoi qu'il en soit, nous attendons qu'il rompe avec le passé", poursuit le FLNC. "Si l'État français acceptait de s'engager dans un processus de révision constitutionnelle, la paix s'ancrerait (...) dans notre société corse". "Si tel n'était pas le cas, il faudra, par le vote, provoquer un élan populaire tel, comme cela est le cas en Catalogne avec l'État espagnol ou en Écosse avec l'État anglais, que l'État français soit montré du doigt par l'opinion internationale (...) et contraint de modifier ses positions hermétiques", ajoute-t-il.
Une éventuelle reprise des armes ? "Si les voies du changement revenaient à rester fermées, cela pourrait conduire notre organisation à revoir ses positions sur la paix qui ne s'est jamais construite unilatéralement", conclut le FLNC du 22 octobre, branche du mouvement clandestin corse qui réunit les derniers militants à avoir annoncé le dépôt des armes.