Le maire PS de Sisco en Corse, Ange-Pierre Vivoni, a pris un arrêté interdisant le burkini sur les plages de sa commune, après les incidents violents de samedi, "pour protéger la population", a-t-il annoncé lundi.
"L'intégrisme" dans son viseur. "Ce n'est pas contre la religion musulmane mais pour éviter que l'intégrisme ne se propage", a expliqué le maire socialiste par téléphone. Premier maire de gauche à prendre une telle mesure, Ange-Pierre Vivoni se dit "prêt à défendre bec et ongles" son arrêté. L'arrêté anti-burkini sera enregistré dès mardi en préfecture, a précisé Ange-Pierre Vivoni, qui a dit s'appuyer sur deux arrêtés similaires, notamment celui de la mairie de Cannes, validé par la justice.
Le soutien de nombreux maires. Ange-Pierre Vivoni avait réuni dimanche soir un conseil municipal extraordinaire au lendemain d'une violente rixe entre jeunes Corses et familles d'origine maghrébine ayant fait cinq blessés. D'autres élus de Haute-Corse, notamment de droite, comme le député-maire LR de Biguglia Sauveur Gandolfi-Scheit ou le maire d'Aléria Ange Fraticelli, ont appelé le maire de Sisco pour lui apporter leur soutien et lui signifier leur intérêt pour son arrêté.
"Protéger la population musulmane". "Je ne suis absolument pas raciste ; je souhaite protéger la population, et notamment la population musulmane, de ma commune, car je pense qu'ils sont les premières victimes de ces provocations extrémistes", a-t-il continué. Ange-Pierre Vivoni a témoigné d'une ambiance tendue depuis quelques temps dans sa commune au sujet de la religion : "j'ai reçu il y a deux semaine une Maghrébine mariée à un Corse et qui se plaignait de recevoir des menaces".