Le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni rencontrera bien le Premier ministre à Matignon lundi, pour la clôture d'un premier cycle de réunions sur l'avenir de l'île, a-t-il confirmé samedi dans un communiqué, tout en craignant "une impasse"
L'État "nie la dimension politique de la question corse". Le dirigeant indépendantiste Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse, avait lui annoncé dimanche son refus de se rendre à ce rendez-vous, en dénonçant le "mépris" du gouvernement et l'absence d'une "négociation loyale". Si Gilles Simeoni, le dirigeant autonomiste à la tête de l'exécutif de l'île de Beauté, se rendra bien à Matignon, il a précisé qu'il comptait "dire de vive voix au Premier ministre" ses regrets sur la façon dont se déroulent les discussions sur l'avenir de la Corse.
"L'État, en choisissant de nier la dimension politique de la question corse et de mépriser l'expression du suffrage universel, commet une faute politique grave, et (...) cette attitude, si elle perdure, va nous conduire les uns et les autres à l'échec et à l'impasse", avertit ainsi le dirigeant corse dans son communiqué.
Des relations tendues entre Macron et les nationalistes. Le président de l'Assemblée insulaire, Jean-Guy Talamoni, avait déjà boycotté plusieurs visites ministérielles et fait part, à plusieurs reprises, de sa déception sur le dialogue ouvert avec le gouvernement, qui prévoit de dédier un article à la Corse dans sa réforme constitutionnelle.
Les nationalistes au pouvoir dans l'île avaient notamment été déçus par une visite en mars d'Emmanuel Macron, qui avait écarté plusieurs de leurs revendications. En expliquant sa décision de ne pas venir à Matignon lundi, Jean-Guy Talamoni avait rappelé que les électeurs corses ont donné lors des élections territoriales de la fin 2017 "une majorité absolue à une liste se réclamant du mouvement national corse" : "(Mais) Paris n'a voulu en tenir aucun compte", avait-il accusé.