"Je suis blasée, fatiguée", soupire Samira. "Et on n'entame que la deuxième semaine !" Cette mère de famille énergique, en région parisienne, inspecte le cartable de ses enfants qui est remplit de petites bouteilles de gel hydroalcoolique qu’ils glissent dans leur "trousse anti-Covid", déjà remplie de masques. Le nouveau protocole sanitaire anti-Covid s'est invité chez elle pour le week-end. Un cas positif a été déclaré vendredi dans la classe de CM2 de son fils Mehdi, qui doit maintenant présenter trois tests négatifs.
"Je n'ai pas l'impression d'un réel assouplissement"
Après plus d'une heure passée sur Doctolib sans trouver de rendez-vous pour effectuer un test, le père de Mehdi s’est résolu à faire l’ouverture d’une pharmacie samedi matin, sous la pluie. "Dès qu’on est rentrés, on avait trop froid aux pieds et aux mains", raconte Mehdi. "J’étais en colère !", embraye sa mère. "Ils étaient trempés, frigorifiés ! Il va falloir assouplir ces choses-là, ce n’est pas possible", souffle-t-elle. Pour les parents, pas possible de tenir le rythme de trois tests après un cas confirmé de Covid-19, même si le protocole a été allégé.
Depuis jeudi, il n’est plus nécessaire de recommencer un cycle de tests si un second cas est confirmé moins de sept jours après le premier. "Je n’ai pas l’impression que ce soit un réel assouplissement", estime Samira, qui envisage maintenant ses semaines de test en test, à J+2 après la déclaration du cas positif, à J+4… "Je ne sais même pas comment je vais le faire tester ce soir !", s’exclame-t-elle. Son garçon grimace : "J’avais mal au nez en sortant de la pharmacie, ça m’énerve un peu de faire tout le temps des tests, des tests, des tests...".
>> LIRE AUSSI - Appel à la grève des enseignants : «Le protocole est intenable»
Un test négatif obligatoire pour retourner à l'école
Au gré des annonces et des mots dans le carnet, les parents se mettent à jour et expliquent les règles à appliquer aux enfants dépassés. "C’est compliqué parce que ça change ! Ils nous mettent plein de trucs et on ne peut pas tout retenir", glisse d’une voix fluette la benjamine, Manel, en CM1.
"On est tous suspendus aux appels, aux cas de Covid, aux tests, aux informations... Entre notre travail, aller chercher un enfant, en ramener un autre, je ne sais pas comment on va tenir", peste Samira. La mère de famille ne sait même pas de quoi demain sera fait : son fils doit être testé pour la deuxième fois. Et un résultat négatif lui sera obligatoire pour pouvoir remettre un pied à l’école.