Le procès des attentats du 13-Novembre reprend formellement mardi devant la cour d'assises spéciale de Paris après deux semaines de pause mais reste tributaire de l'état de santé du principal accusé, Salah Abdeslam, testé positif au Covid-19 la semaine dernière. "Selon les informations transmises aux parties par le président (Jean-Louis Périès), lors de la reprise du procès demain mardi 4 janvier 2022 à 12h30, la cour examinera le résultat des examens réalisés afin de vérifier si les débats au fond peuvent reprendre le jeudi 6 janvier 2022", a indiqué ce lundi dans un communiqué le Parquet national antiterroriste (Pnat).
"Eu égard à diverses interprétations suivant les établissements pénitentiaires de la durée d'isolement en détention en cas de test positif au Covid, et en l'état des nouvelles informations que j'ai reçues sous réserve des conclusions de l'expertise médicale de Salah Abdeslam qui aura lieu lundi 3 janvier, les débats pourront reprendre normalement le 6 janvier si le nouveau test PCR auquel il sera soumis s'avère négatif", avait indiqué M. Périès aux parties durant le week-end.
Vendredi, Jean-Louis Périès avait évoqué la date du 13 janvier pour la reprise des débats. Mais, depuis lundi, la durée d'isolement imposée par les autorités a changé en cas de test positif au coronavirus. L'isolement est désormais de sept jours contre dix auparavant. "Si Salah Abdeslam est positif, on attendra qu'il devienne négatif", a précisé une source proche du dossier interrogée lundi par l'AFP.
Plusieurs foyers de contaminations à Fleury-Mérogis
Seul survivant des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis en novembre 2015, Salah Abdeslam, qui ne s'est plus présenté à l'audience depuis le 25 novembre, a été testé positif au Covid-19 le 27 décembre.
L'accusé est détenu dans la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), au sud de Paris, où plusieurs foyers de contaminations ont été détectés ces derniers temps. A l'isolement, le prisonnier ne se trouve toutefois pas dans une bulle. Il peut recevoir ses avocats et côtoie quotidiennement des surveillants.
La cour d'assises spéciale juge depuis le 8 septembre et jusqu'à la fin mai vingt accusés, dont quatorze présents à l'audience, soupçonnés d'être impliqués à divers degrés dans la préparation des attaques jihadistes les plus meurtrières jamais perpétrées en France. Les accusés devaient être interrogés à partir de mardi. Ce report va chambouler l'ordonnancement du procès. L'interrogatoire de Salah Abdeslam était initialement prévu les 13 et 14 janvier.
Des procès perturbés par la pandémie
La pandémie a déjà perturbé des procès en France, à l'instar de celui des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher en 2020, qui avait dû s'interrompre un mois à l'automne 2020 après trois cas de contamination parmi les accusés.
Actuellement, des clusters ont été identifiés dans plusieurs prisons françaises, notamment à Perpignan. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70.000 détenus et 448 au sein du personnel (sur environ 40.000), selon un bilan du ministère de la Justice établi au 27 décembre.