Le pass sanitaire sera-t-il bientôt obligatoire dans les entreprises pour contrer le Covid-19 ? C'est la question épineuse évoquée ce week-end par le ministre de la Santé, Olivier Véran. Une question qui sera abordée lundi lors d'une réunion entre la ministre du Travail, Élisabeth Borne et les partenaires sociaux. Cette mesure, déjà mise en place en Italie ou en Allemagne, pourrait représenter un véritable casse-tête pour les entreprises.
"Le chef d'entreprise n'est pas un gendarme"
Devoir montrer patte blanche tous les matins pour franchir la porte du bureau, inefficace et surtout bien trop compliqué à mettre en place sur le terrain, argumente Yves Veyrier, secrétaire général du syndicat Force ouvrière. "Qui va contrôler et comment ? Dans les grandes entreprises, il y a effectivement un accueil à l'entrée des établissements. Mais dans les très petites entreprises, chez un artisan ou une profession libérale, ça pose plus de problèmes d'application d'effectivité qu'autre chose, j'en ai l'impression", avance-t-il.
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"Une mesure qui doit être encadrée, limitée", répète Bernard Cohen-Hadad. Pour le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises d'Île-de-France, le contrôle du poste ne doit surtout pas sanctionner les employeurs. "Le chef d'entreprise n'est pas un gendarme. Il ne faut pas que la nouvelle obligation du pass sanitaire puisse faire encourir au chef d'entreprise un risque pénal, un risque financier, un risque de contrôle de nos entreprises."
Pour Bernard Cohen-Hadad comme pour d'autres, l'accent doit être d'abord mis sur le respect des gestes barrières, la limitation au maximum du brassage dans les cantines d'entreprise, avant d'en arriver au contrôle du pass sanitaire.