La mesure entre en vigueur lundi : les bars de la métropole lyonnaise vont désormais fermer à 22 heures. Appliquée dans toutes les zones d'alerte renforcée, cette mesure est destinée à lutter contre le rebond de l'épidémie de coronavirus. Mais elle suscite les réserves du maire de Lyon, Grégory Doucet, selon qui cette décision devrait pousser les habitants à sortir sur l'espace public, sans respecter les gestes barrières.
"Je reste dubitatif sur le choix qui a été fait de fermer les bars à 22 heures", a expliqué l'édile EELV lors d'une conférence de presse, lundi matin. "On aurait beaucoup plus à gagner à responsabiliser et à faire confiance aux entrepreneurs et aux patrons de bar, plutôt que de leur demander de fermer leurs portes à 22 heures."
Des mesures qui "divisent"
Pour Grégory Doucet, "le risque pris ici consiste à déplacer la situation de l'espace privé vers l'espace public" et "cela va conduire tous les gens à sortir sur l'espace public". "Vont-ils pour autant porter le masque ou arrêter d'être les uns à proximité des autres ? J'en doute", avance l'édile.
Du côté des statistiques, le taux d'incidence est passé de 174 à 206 pour 100.000 habitants dans le département du Rhône, avec des pics à Lyon et Villeurbanne. Le taux de positivité des tests est également supérieur à 10%.
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Au-delà de la mesure de fermeture des bars à 22 heures, qui déclenche la colère des professionnels de l'hôtellerie-restauration au niveau national, le maire de Lyon "appelle véritablement de [ses] vœux une politique sanitaire qui recherche davantage l'adhésion. Il me semble que les dernières annonces, au contraire, créent plutôt de la division. Et dans ce moment de rebond, ça ne me semble pas être la bonne stratégie."
Problème de méthode
Grégory Doucet dénonce le fond, mais aussi la forme employée par le gouvernement pour contraindre la ville à renforcer sa lutte contre la pandémie. "Les nouvelles mesures annoncées par le ministre Véran mercredi sont venues heurter les précédentes qui avaient été annoncées par le préfet Mailhos le lundi précédent", pointe-t-il. "Elles avaient été discutées et concertées, notamment avec moi, alors même que quelques jours auparavant, le Premier ministre Jean Castex m'avait appelé pour justement nous féliciter de la bonne collaboration avec la préfecture." L'édile se dit donc "surpris" de "ce changement brutal de méthode".