Les autotests "sont dans les entrepôts, dans les différentes villes de France, en attendant que le ministre de la Santé veuille bien comprendre - et j'espère pas trop tard - que c'est un moyen qui peut permettre au président de la République de tenir sa promesse de rouvrir le pays le 15 mai", tance Martin Blachier, épidémiologiste et médecin en santé publique, au micro d'Europe 1.
Validés à la mi-mars par la Haute autorité de Santé (HAS), les autotests de dépistage du Covid-19 ne sont, en effet, toujours pas disponibles à la vente en France. Or, ajoute l'épidémiologiste, "il est possible de faire revivre les Français le 15 mai (comme évoqué mercredi par Emmanuel Macron, NDLR), mais pas uniquement avec 20 millions de vaccinés. C'est possible si on a un pass sanitaire, si les gens savent utiliser des autotests. On a un mois et demi pour le faire, et ça devrait déjà être en route."
"Je suis disponible pour aller lui expliquer dans son bureau au ministère"
"On sait qui bloque aujourd'hui, on sait que c'est lui" pointe Martin Blachier, évoquant la stratégie inverse adoptée notamment par le Royaume-Uni. "Boris Johnson (le Premier ministre britannique, NDLR) a signé d'énormes contrats pour tester tous les enfants dans les écoles, pour essayer de rouvrir l'Angleterre avec ces autotests. Et aujourd'hui, on a un ministre de la Santé qui, en France, bloque."
Concernant les raisons de ce blocage, Martin Blachier évoque deux possibilités. "Soit il ne comprend pas, et dans ce cas-là, moi je suis disponible pour aller lui expliquer dans son bureau au ministère de la Santé", ironise l'épidémiologiste, "ou alors il veut faire plaisir à d'autres personnes en pensant qu'il a des comptes à rendre aux pharmaciens et aux laboratoires d'analyse qui ont peut être beaucoup investi", poursuit-il. "Dans ce cas-là, qu'il leur fasse un chèque, mais qu'il ne nous bloque pas le pays uniquement parce qu'il leur doit quelque chose."
"Je pense qu'on a une vraie porte de sortie avec ces autotests", revendique le médecin en santé publique. "Maintenant, il faut y aller. On n'a pas le choix. S'il n'y va pas, il va le regretter dans un mois, quand au 15 mai, les Français iront devant lui et diront 'alors, qu'est ce qui se passe maintenant ?'"