Alors que les manifestations anti-pass sanitaire se poursuivent chaque semaine, avec encore 80.000 personnes présentes ce samedi selon le ministère de l'Intérieur, le gouvernement envisage de desserrer la vis. Le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a évoqué un possible allègement des restrictions sanitaires d'ici quelques semaines, alors que l'épidémie de Covid-19 semble reculer en France. Une déclaration qui fait suite à celle du président Emmanuel Macron, lui aussi enclin à lever les restrictions et notamment le pass sanitaire.
"Ce que nous voulons, c’est que les Français puissent respirer le plus tôt possible". Voici les mots d'Olivier Véran dans Le Parisien Dimanche. Le ministre de la Santé évoque quelques pistes plutôt optimistes lorsqu'il constate qu'il n'y a pas eu de rebond épidémique après la rentrée scolaire. "Nous pourrions alléger progressivement les restrictions là où le virus circule le moins", affirme-t-il.
La disparition du pass sanitaire évoquée
Cet allègement pourrait inclure la disparition du pass sanitaire, au centre des contestations chaque samedi. Toutefois, sur Europe 1, Benjamin Davidot, médecin infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, s'est montré plus prudent. "Il faut être lucide. On arrive sur la saison automnale et l'hiver, donc il y aura une cinquième vague. Cela paraît difficile d'y échapper", a-t-il prévenu.
Et le médecin infectiologue de miser sur la vaccination : "Il y a 64% de la population qui est entièrement vaccinée. Pour avoir l'immunité collective, il faut des chiffres beaucoup plus importants, de l'ordre de 80%. Il faut rester sur cette lignée. Huit malades sur dix qui arrivent à l'hôpital ne sont pas vaccinés, et la vaccination divise par dix la probabilité de se retrouver à l'hôpital".
Des voyants au vert
L'épidémie n'est pas derrière nous, poursuit le médecin. Olivier Véran partage cette affirmation, même s'il souligne que des voyants sont au vert. Les contaminations baissent de 30% par semaine et il n'y a pas eu de nouveaux variants plus contagieux qui sont apparus cet été.
Le ministre de la santé a également abordé la mise en examen de sa prédécesseur, Agnès Buzyn, pour son rôle dans la gestion de l'épidémie de Covid-19. Olivier Véran dit n’avoir “jamais agi avec la peur d’une menace judiciaire”.