L'Europe continue de s'emmêler les pinceaux en ce qui concerne l'ouverture des stations de ski pour Noël, en pleine pandémie de Covid-19. Jean Castex a annoncé jeudi que les stations pourraient ouvrir en France, mais que les remontées mécaniques demeureraient fermées. En Allemagne, les stations vont même être fermées. Paris et Berlin aimeraient ainsi que l'Europe décrète une interdiction générale. Mais l'Autriche et la Suisse ne veulent pas sacrifier leur tourisme. De l'autre côté des Alpes, la saison des sports d'hiver est même déjà lancée.
Une chose est sûre : il n’existe pas de directive européenne sur les tire-fesses. Les sports d’hiver, ce n’est donc pas une compétence de Bruxelles. Depuis hier, la Commission européenne répète en boucle que les États doivent gérer cela tout seul, en ajoutant qu’il faut rester très vigilant. Personne n’a oublié comment des skieurs de toute l’Europe ont été contaminés dans la station autrichienne d’Ischgl lors de la première vague.
Des quarantaines dissuasives
En coulisses, on s’active pour essayer de convaincre l’Autriche, mais aussi la Suisse, qui n’est pas dans l’Union, mais quand même au cœur de l’Europe. Le Premier ministre Jean Castex vient même de parler à la présidence suisse. "C’est un travail de conviction, on fait valoir les risques liés à la pratique du ski", explique un diplomate. "Cette méthode française et allemande de pression, ce n’est pas possible", réplique une source suisse, "ils n’ont qu’à interdire à leurs ressortissants de bouger". La Finlande a également écarté toute fermeture de ses stations de ski, pour ne pas porter un "coup mortel" à l'industrie du tourisme en Laponie.
À ce stade, une piste semble être la plus réaliste : mettre en place des quarantaines dissuasives pour ceux qui reviendraient des autres nations alpines. Et elle serait possible à mettre en place d'après Bruxelles. Ces quarantaines existent d'ailleurs déjà en Allemagne.