Emmanuel Macron a pris la parole ce lundi après-midi devant la presse après un entretien en visioconférence avec le chancelier allemand Olaf Scholz au sujet de la crise énergétique. Devant la flambée des prix, liée aux conséquences de la guerre en Ukraine, le chef de l'État a fait quelques annonces.
Des livraisons de gaz à l'Allemagne contre de l'électricité
Emmanuel Macron a ainsi annoncé que la France s'engageait à livrer davantage de gaz à l'Allemagne, qui pourrait lui fournir de l'électricité, si la crise énergétique le nécessitait cet hiver. "Nous allons finaliser les connexions gazières pour pouvoir livrer du gaz à l'Allemagne (...) s'il y avait un besoin de solidarité" et cette dernière "se mettra en situation de produire davantage d'électricité et de nous (en) apporter dans les situations de pic", a-t-il déclaré.
Un plafonnement du prix du gaz russe
Le chef de l'État a également indiqué que Paris était favorable au plafonnement du prix du gaz russe livré par gazoduc. "Nous sommes favorables à des pratiques d'achat commun du gaz (...) ceci permettrait à l'Europe en achetant groupé d'acheter moins cher", a assuré le président à l'issue d'un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz consacré à la crise énergétique en Europe. "Si la Commission venait à décider de mettre un plafond au prix du gaz acheté à travers les gazoducs à la Russie, la France soutiendra une telle mesure", a-t-il ajouté.
19 degrés dans les logements ?
Emmanuel Macron est également revenu sur la question de la "sobriété", appelant les Français à être "au rendez-vous" sur cette question afin d'éviter les rationnements cet hiver. "La solution est dans nos mains", a déclaré le président devant la presse, appelant à "changer les comportements" comme celui de "mettre la climatisation un peu moins fort" et "le chauffage un peu moins fort que d'habitude" lorsqu'il fera froid, citant la température de 19 degrés.
Un mécanisme de contribution européenne
Par ailleurs, il a livré la position de la France sur une éventuelle réforme du marché de gros de l'électricité en Europe, se disant favorable à des mécanismes pour réduire les prix après les records historiques vus cet été.
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"Nous défendons un mécanisme de contribution européenne (...), qui serait donc demandée aux opérateurs énergétiques", a déclaré Emmanuel Macron, alors que la Commission européenne prépare son propre plan de réforme. "Cette contribution pourrait ensuite être reversée aux États pour financer leurs mesures nationales ciblées", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il souhaitait également des "mesures de lutte contre les pratiques spéculatives".
Pas convaincu de la nécessité d'un nouveau gazoduc
Enfin, Emmanuel Macron n'a pas semblé particulièrement emballé par l'idée d'un nouveau gazoduc entre la France et l'Espagne. Il n'y a "pas d'évidence" au "besoin" d'un nouveau gazoduc entre la France et l'Espagne, a-t-il estimé.
En Europe, "on a besoin de plus d'interconnexion électrique. Je ne suis pas convaincu qu'on ait besoin de plus d'interconnexion gazière, dont les conséquences, en particulier sur l'environnement, et en particulier sur l'écosystème, sont plus importantes. (...) Il n'y a pas d'évidence de besoin, il n'y a pas d'évidence aujourd'hui, pas d'évidence demain, il y a de vraies difficultés", a déclaré M. Macron, lors d'une conférence de presse, au sortir d'un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz.