Jean-Yves Le Drian l'avait déjà esquissée en 2015. Quatre ans plus tard, Florence Parly franchit une nouvelle étape. Vendredi, la France se dote officiellement d'une doctrine militaire cyber-offensive. L'Etat français entend désormais, en complément des armes conventionnelles et en appui des opérations militaires, utiliser un arsenal d'attaques cyber et de ripostes graduées dans un espace de confrontation dématérialisé.
Appuyer les forces sur le terrain. Après l'Armée de Terre, la Marine et l'aviation, la "lutte informatique offensive" (LIO) forme une quatrième force armée. Elle investit totalement ce qui est devenu un champ de bataille à part entière, en préparation et en appui, par exemple, d'opérations militaires. La France ne s'interdit plus de riposter, en attaquant via le cyberespace pour répondre à une agression armée, pour isoler un poste de commandement ennemi, pour mettre la pagaille dans la propagande hostile, ou bien encore pour saboter les communications sur le terrain, par exemple, entre un char et un avion adverses.
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Différents types d'attaque. Le détail de cette stratégie doit être précisé par la ministre des Armées vendredi, en fin de matinée, à l'occasion d'une visite à Balard du centre des opérations du commandement de la cyberdéfense. Il s'agit d'acter de manière officielle la mise en place de toute une palette d'attaques cyber, graduées, discrètes ou non, et plus ou moins réversibles, avec l'idée toutefois de rester dans les clous du droit de la guerre.
4.400 "cybercombattants". Les différentes missions relatives à la cyberdéfense seront menées par des spécialistes qui devront être formés dès les écoles militaires. La Défense française entend ainsi recruter 1.000 nouveaux postes d'ici 2025, date à laquelle elle devrait compter 4.400 "cybercombattants". Le budget, lui, reste le même : 1,6 milliard d'euros pour la période 2019-2025.