Dans le Bordelais, les vendanges menacées par un manque de bras

© JEAN-PIERRE MULLER / AFP
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Stéphane Place, édité par Anaïs Huet
La majorité des emplois saisonniers de vendangeurs restent non pourvus cet été. Les viticulteurs sont très inquiets, car ils risquent de perdre une partie de leur récolte, pourtant fructueuse cette année.
REPORTAGE

Les vendanges ne vont pas tarder à débuter dans le Bordelais, et avec la chaleur de cet été, les récoltes s'annoncent abondantes. Pourtant, les viticulteurs sont inquiets, car ils font face à une véritable pénurie de main-d'œuvre.

150 vendangeurs pour 500 offres d'emploi. Annonces sur les réseaux sociaux, mails… Dans le groupement d'emplois auquel ont recours environ quarante châteaux de l'appellation Pessac Leognan, les salariés ont engagé une course contre la montre. À quelques jours des premiers coups de sécateurs, ils recherchent désespérément des vendangeurs. "Il y a 500 jobs, et pour l'instant seules 150 personnes sont inscrites", constate Margaux de Conti, directrice de Gironde Emploi Agricole Léognan, au micro d'Europe 1. "Chaque année, ça baisse, et cette année, on est à -15%. Avant, il y avait beaucoup de population étrangère, notamment espagnole, du fait de l'économie qui allait mal. Aujourd'hui, ça va mieux, donc les gens restent travailler là-bas", explique-t-elle.

Des difficultés de transport. D'autres raisons d'ordre logistique tendent à expliquer le manque de bras. "La population saisonnière qui se déplace en camion ne vient plus, car il n'y a pas assez de structures d'accueil", indique Margaux de Conti. Par ailleurs, beaucoup de vendangeurs se déplacent en deux-roues, ce qui n'est pas pratique pour se rendre dans les propriétés viticoles situées en pleine campagne. Pas simple non plus d'engager des dépenses d'essence lorsque l'on est payé au Smic. 

Un risque pour la récolte. Pour Margaux de Conti, comme pour les viticulteurs, l'enjeu est de taille. "Derrière, on a une pression, car les châteaux travaillent eux-mêmes dans l'urgence. S'ils ne trouvent personne, ils perdent de la récolte", souligne-t-elle.

De son côté, Pôle Emploi, très mobilisé pour les vendanges en Gironde, estime les besoins à 850 personnes, rien que dans le secteur de Libourne. Des équipes de recrutement vont carrément se déplacer dans les villages et tenir des permanences dans des mairies.