Été comme hiver, assis en terrasse avec des amis ou bien au chaud sur son canapé, l’apéritif fait partie du quotidien de nombreux Français. Si, aujourd’hui, il est synonyme de mondanités, Olivier Poels dans sa chronique Les papilles de la Nation nous rappelle "qu’au temps des Romains, il s’agissait d’une pratique pour préparer son organisme aux grands banquets." Tels de grands sportifs avant une finale. Autre fait marquant, lors de ces apéritifs "on buvait des décoctions d’herbes et de plantes, dans son coin. Certaines avaient même des vertus laxatives." En prévision.
De médical à convivial
Progressivement, les décoctions deviennent des boissons à base de vin et de miel. De quoi rendre les convives romains plus joviaux. À l’instar des Grecs avec leur symposion. Une réunion de buveurs avec un peu de nourriture avant les repas. Au Moyen Âge, l’apéritif se perpétue, pour célébrer la vie mais pas seulement... "On trinquait avant les banquets, en entrechoquant les verres afin que les liquides se mélangent, d’un récipient à l’autre, pour s’assurer de ne pas être empoisonné", explique Olivier Poels.
Mixologie et apéritif
Il faut attendre le 19e siècle et le chimiste Joseph Dubonnet pour retrouver l’apéritif tel qu’on le connaît aujourd’hui. Le scientifique crée "le fameux Quinquina Dubonnet dont l’origine n’est pas de faire une boisson pour l’apéritif, mais une boisson à base de quinine pour soigner le paludisme." Malheureusement, le goût n’est pas au rendez-vous et il décide de rajouter des décoctions de plantes et du vin pour rendre la boisson acceptable aux yeux du grand public.
"La boisson devient un emblème de l’apéritif", commente Olivier Poels. Ouvrant la voie au pastis au 20e siècle et à tant d’autres par la suite. L’apéritif devient donc un rituel, un passage obligé pour célébrer les événements de la vie. Signe de son importance encore aujourd’hui ? Les apéros dînatoires, il ne s’agit plus d’une simple mise en bouche, mais d’un repas. Signe que l’apéritif n’a pas dit son dernier mot.