Débat à Lyon sur le film "Grâce à Dieu" : échanges musclés et "prise de conscience"
Un débat s'est tenu à Lyon samedi, en marge d'une projection du film "Grâce à Dieu" de François Ozon. Ce dernier y a participé, en compagnie du représentant du diocèse de Lyon et du président de l'association "La Parole libérée".
C'est une confrontation inédite qui s'est déroulée samedi à Lyon, en marge d'une projection du film Grâce à Dieu sur l'affaire Barbarin. Le représentant du diocèse de Lyon acceptait de débattre pour la première fois avec le réalisateur François Ozon et une victime présumée de pédophilie du père Preynat.
Quelques échanges musclés
Ils étaient près de 300, pour la plupart catholiques pratiquants, dans la petite salle du cinéma associatif Bellecombe pour assister à la projection. Devant eux, François Devaux, président de "La Parole libérée", et le père Yves Baumgarten, qui assure l'intérim du cardinal Barbarin, se sont livrés à quelques échanges musclés, comme sur la question de l'indemnisation des victimes.
"Qu'est-ce que vous attendez face à ce problème ? Vous arrivez la gueule enfarinée en disant : 'C'est vraiment mal ce qu'on a fait !' Excusez-moi mais c'est un peu court comme argumentation. Je trouve ça inacceptable", lance le premier. "Je suis parfaitement d'accord sur ce point de l'indemnisation et je trouve aussi que ça va trop lentement dans mon Église", lui répond le second.
"Le moment que l'on vit, c'est salutaire"
Pour Mathieu, l'un des spectateurs présents, cette confrontation est indispensable : "On ne se cache plus, on parle et puis il y a un public qui peut entraîner des questions directes, voire des confrontations. Je pense que dans le moment que l'on vit, c'est salutaire. Il faut que ça sorte."
Ce débat est un premier pas, selon le réalisateur du film, François Ozon. "Je pense que la présence du père Baumgarten était très importante pour montrer un changement. Après, dans les réponses, on sent quand même une forme de paralysie, une tétanie. Je pense que la prise de conscience est faite, maintenant il faut faire bouger les choses mais ça, c'est leur boulot", analyse-t-il auprès d'Europe 1. Un travail dans lequel l'Église est mal partie estime pour sa part une autre fondateur de "La Parole libérée".
Sollicité par l'AFP, le père Baumgarten n'a lui pas voulu s'exprimer davantage. "Merci mais ça va là, c'était déjà assez chaud ce soir", a-t-il confié, visiblement remué.