Début d'un week-end de mobilisation contre l'A69, malgré l'interdiction de la manifestation

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Charles Luylier avec AFP // Crédit photo : Jc Milhet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Première journée de mobilisation des opposants, venant même parfois d'Espagne ou d'Allemagne, à la construction de l'autoroute A69 Castres-Toulouse. Les organisateurs de cette manifestation, pourtant interdite par le préfet du Tarn, attendent "entre 10.000 et 15.000 personnes" durant le week-end. 

Plusieurs centaines de personnes se rassemblaient vendredi, à Puylaurens, pour le premier jour d'un week-end de mobilisation contre l'autoroute A69 Castres-Toulouse, alors que la manifestation a été interdite par le préfet du Tarn, craignant des violences.

Les organisateurs s'attendent à accueillir "entre 10.000 et 15.000 personnes"

Sur un terrain privé situé près de Puylaurens, dans le Tarn, plusieurs chapiteaux ont été érigés et les opposants, parfois venus d'Espagne ou d'Allemagne, ont commencé à affluer, à l'appel de collectifs écologiste locaux et des Soulèvements de la Terre. "Il faut montrer au préfet, qui n'arrête pas de dire que la lutte décline, et aux élus qu'on est toujours déterminés", a dit à l'AFP, Laurent Prost, du collectif La voie est libre (LVEL), précurseur de la mobilisation.

Alors que les stands et les chapiteaux où se tiendront des débats et des tables rondes se dressent, des centaines de personnes convergent vers le terrain. "Il doit y avoir entre 500 et 1.000 personnes", estime Laurent Prost. "Ça se déroule selon nos prévisions et même mieux", ajoute-t-il. Au plus fort de la mobilisation samedi, les organisateurs s'attendent à accueillir "entre 10.000 et 15.000 personnes". Ils ont déjà constaté une affluence plus importante que prévu ce vendredi.

À la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le préfet du Tarn a interdit tout rassemblement sur le territoire de 17 communes du Tarn, situées sur le tracé de l'A69, selon l'arrêté préfectoral. Plus de 1.000 gendarmes et policiers devaient être déployés samedi, lors de la Manif'Action prévue par les militants écologistes. C'est en marge de cette manifestation que les autorités redoutent des débordements. Le préfet du Tarn s'est également exprimé dans la journée. 

Ce dernier a indiqué que les forces de l'ordre ont déjà procédé aux contrôles de "1.500 personnes, dont 500 aujourd'hui", huit personnes ont été interpellées, "dont quatre aujourd'hui". "Au total, 148 objets à destination d'armes ont été saisis. On a des planches à clou, des couteaux de toutes tailles, des haches, des serpettes, des frondes. Des objets qui sont là, non pas pour manifester de manière sympathique et pour refaire le monde autour de l'écologie. Mais bien d'agresser des forces de l'ordre comme ce fut le cas lors des deux dernières manifestations d'octobre et de décembre". 

Isabelle (qui ne souhaite pas donner son nom) est une habitante de la région, opposée à la construction de l'autoroute. Pour elle, "se mobiliser permet de montrer qu'on ne lâche pas". Tandis que l'interdiction "pourrait amener plus de monde et pousser les gens à se mobiliser", dit-elle. Dans le même temps, dans l'après-midi, le tribunal administratif de Toulouse examine deux recours en référé présentés par la Confédération Paysanne, contre l'interdiction de manifester ce week-end contre l'A69.