La France n'échappera pas aux coupures. Dans son dernier rapport, le gestionnaire du réseau RTE juge hautement probable, en cas de vague de froid, le risque de délestage en France, durant cet hiver. Alors, pour se préparer, Enedis et RTE ont annoncé mettre en place un test d'envergure nationale, le 9 décembre prochain. Le gestionnaire du réseau indique que le test technique mobilisera RTE, Enedis et les préfectures départementales. "Cela ne correspondra pas réellement à ce qui se passera en cas de délestage et il n'y aura pas de délestage effectif cette journée", précise l'organisme.
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Invitée sur BFM Business, la directrice d'Enedis, Marianne Laigneau, indique que son entreprise fait tout pour préparer "ces coupures tournantes de deux heures maximum", souligne-t-elle. Alors, l'entreprise participera à cette grande répétition du 9 décembre. Des exercices auxquels Enedis est habitué, puisque le distributeur "teste notamment la manière dont on s'organise en cas de tempête pour rétablir le courant".
La France "très importatrice cet hiver"
Car l'Hexagone sera "très importatrice d'électricité cet hiver" pour compenser un manque de production nucléaire, a indiqué jeudi Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, qui n'exclut pas des risques de coupures. "Il y a un risque de quelques jours d'EcoWatt rouges sur l'ensemble de l'hiver", a-t-il prévenu sur Franceinfo, "mais ça dépend essentiellement de la météo".
Le signal rouge de la plateforme EcoWatt gérée par RTE prévient d'un risque de coupures trois jours avant. "Des coupures électriques sont inévitables si la consommation d'électricité ne diminue pas dans ces créneaux", selon RTE. "Aujourd'hui, on est à 35 GW (de capacité nucléaire disponible) au 1er décembre, l'objectif c'est d'atteindre 40-41 GW au 1er janvier, et de finir le mois de janvier autour de 43 GW, sur 61 GW" de capacité nucléaire installée, a expliqué Xavier Piechaczyk au micro de Franceinfo. Il s'est dit "assez confiant", sur la capacité d'EDF à tenir cette trajectoire.
Nos voisins à la rescousse
Cet hiver, la France est exposée à des risques de coupures, en particulier en raison d'un niveau de production d'électricité nucléaire au plus bas. La moitié de son parc de réacteurs est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion. Le manque d'électricité nucléaire a conduit la France à être "très légèrement importatrice sur l'ensemble de l'année et il faut parier sur un hiver où on sera très importateur parce qu'on a besoin de cette électricité", a déclaré Xavier Piechaczyk.
Allemagne, Royaume-Uni, Benelux, Espagne… "On sera globalement, nous la France, importateur cet hiver de l'ensemble des pays qui nous entourent", a-t-il ajouté.