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Tiffany Fillon , modifié à
Lundi soir, un campement de migrants a été démantelé, sur la place de la République à Paris, lors d'une opération policière musclée qui a fait réagir le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Sur Europe 1, le journaliste Rémy Busine a raconté avoir été frappé au sol par un policier. 
TÉMOIGNAGE

Plusieurs centaines de migrants, en errance depuis l'évacuation d'un important camp d'exilés la semaine dernière, ont monté lundi un nouveau campement dans le centre de Paris, que les forces de l'ordre ont démantelé sans ménagement dans la soirée, en faisant notamment usage de gaz lacrymogène. Rémy Buisine, journaliste du média en ligne Brut, a couvert l'intégralité de la scène. Au micro d'Europe 1, il affirme avoir été frappé au sol par un policier.

"Ca a dérapé totalement, les policiers sont intervenus. Ils ont arraché les tentes, qui ont été par ailleurs confisquées. Nous, en tant que journalistes, on a été entravés à de nombreuses reprises. On a reçu des coups. On a été bousculés. On n'a pas arrêté de dire que l'on était la presse mais ça ne changeait rien. Il y a même un policier qui, après que je me sois retrouvé au sol avec un pied sur ma jambe, me dit : 'Jamais deux sans trois'", raconte le journaliste. 

"Les entraves à la liberté de la presse sont toutes condamnables"

"J'espère qu'il y aura de très fortes réactions par rapport à ce qu'il s'est passé parce que la réalité de ce soir, elle laisse sans voix, sans mot. Elle est bouleversante, pas pour nous les journalistes mais pour eux [les migrants]. Ce soir, si je suis touché, ce n'est pas pour moi. Malheureusement, ce que j'ai vécu ce soir, je l'ai déjà vécu beaucoup de fois. Les entraves à la liberté de la presse sont toutes condamnables. Elles ne doivent pas exister. Mais ce qui est d'autant plus grave, c'est ce qui s'est passé avec eux [les migrants], ce soir.", dénonce Rémy Buisine. 

Peu de temps après l'intervention des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé des "images choquantes", ajoutant avoir demandé un rapport au préfet de police sur la réalité des faits.