C'est la mauvaise nouvelle du jour pour les fumeurs, mais aussi pour les buralistes. La hausse du prix d'un paquet de cigarettes entre 50 et 60 centimes d'euros a certes un impact sur le nombre de fumeurs, mais également sur le chiffre d'affaires des tenanciers de bar-tabac.
D'après Philippe Coy, président de la confédération des buralistes, la hausse d'un euro des paquets de cigarettes en 2018 a fait "reculer le marché de 9,2% en volume". Alors face à cette baisse de revenus, les 24.500 buralistes de France cherchent à se diversifier, comme Gérard Maury qui tient un établissement à Mazère, en Ariège, tout proche de la frontière avec Andorre et l'Espagne.
Une diversification de plus en plus difficile. "La presse y est déjà, la Française des jeux y est déjà, il y a le compte Nickel... Ce n'est pas énorme, ça permet de faire venir un client de plus, mais ce n'est pas la panacée. C'est une diversification gentille", estime-t-il au micro d'Europe 1. Après la papeterie, les cartes postales, la presse, les paris sur les chevaux, le loto et même une borne Nickel, il ne voit pas bien ce qu'il peut faire de plus.
Malgré la réponse à l'appel d'offres de la confédération à la Direction générale des finances publiques pour accueillir les Français qui veulent payer leurs impôts en liquide, ou la demande au ministère de l'Intérieur pour obtenir le droit d'y retirer les cartes grises, Gérard Maury en est certain, "ce n'est pas pas ça qui va remplacer les 50 à 60% du chiffre d'affaires tabac" de son établissement. "Je crois qu'à un certain moment, il faut arrêter d'augmenter ce différentiel avec les autres pays, il faut arriver à 1,50 euro maximum".
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La "bonne idée" de vendre des billets de TER. S'il réclame, avec les autres buralistes du département, une politique de santé publique européenne pour réduire l'écart de cinq euros qui existe actuellement entre la France et Andorre sur un paquet de cigarettes, la confédération des buralistes mise plutôt sur une nouvelle corde à ajouter à l'arc déjà fourni des buralistes : la vente de billets TER. Une proposition que Guillame Pepy, patron de la SNCF, a qualifié sur Europe 1 de "bonne idée". Surtout qu'une des conséquence concrète de la réforme de la SNCF, promulguée en juin 2018, est justement la fermeture des points de vente.
Forts de 24.500 établissements partout en France, les buralistes pourraient être la solution idéale à l'objectif affiché de la SNCF "d'être distribuée partout", tout en minimisant l'impact de la baisse de Français abonnés à la cigarette. Une entente gagnante-gagnante sur le papier qui sera discutée le 6 mars prochain.