Des coursiers à vélo de Deliveroo, qui refusent les nouvelles modalités de rémunération imposées par l'entreprise, ont de nouveau manifesté lundi pour dénoncer ce qu'ils considèrent être une précarisation de leurs conditions de travail.
Un mouvement peu suivi. Des manifestants se sont rassemblés à Paris, Bordeaux, Lyon et Nantes devant les bureaux locaux de l'entreprise londonienne mais le mouvement a été peu suivi. Des dizaines de coursiers avaient déjà manifesté dimanche dans les mêmes villes. À Paris, une quinzaine de livreurs se sont retrouvés place de la République avant de se diriger vers le siège de l'entreprise. Ils ont demandé à être entendus par les dirigeants mais ceux-ci ont refusé, a indiqué à Reuters Jérôme Pimot, cofondateur du collectif des livreurs autonomes de Paris.
À Bordeaux, une vingtaine de coursiers ont défilé dans le centre-ville pour se rendre devant les bureaux de Deliveroo. Là, une dizaine d'entre eux ont rendu leurs affaires à l'effigie de la start-up britannique, a dit à Reuters Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. Les manifestants bordelais ne sont finalement pas allés déposer un dossier auprès des inspecteurs du travail de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte), comme annoncé initialement. "La faible mobilisation est due à la fin des vacances mais aussi à la clause de non-dénigrement inscrite dans nos contrats", s'est justifié pour sa part Arthur Dubois, membre du collectif le Club des coursiers lyonnais.
À Lyon, une douzaine de coursiers seulement ont circulé dans le centre-ville et distribué quelques tracts.
Deliveroo se défend de précariser les livreurs. La société de livraison de repas, qui compte 7.500 coursiers en France, a demandé à ses livreurs engagés avant août 2016 de signer un avenant à leur contrat pour harmoniser leur rémunération avec les autres livreurs. Ces derniers seront donc facturés à la course et non plus à l'heure, ce qui entraînerait une baisse de 30 à 40% de leurs revenus, selon eux. Deliveroo s'est défendu début août de précariser la situation de ses livreurs. La direction a déclaré à Reuters que sa tarification était la plus compétitive du marché et que ce système de rémunération, en vigueur pour 90% de ses coursiers, profitera autant aux livreurs qu'à l'entreprise.
"La moyenne de ce que gagne un coursier est de 1.320 euros sur 22 heures", explique-t-on à la direction, qui avait évoqué dans un premier temps une rémunération de 1.400 euros. "Il s'agit d'une activité d'appoint. Ce sont quand même des revenus intéressants pour des petits boulots". Deliveroo ajoute que sur les 600 coursiers concernés, 450 ont accepté le mode de rémunération à la course. "Dans les faits, ceux qui contestent sont une minorité", ajoute-on.