La crise sanitaire qui a durement touché la France l'année dernière aurait pu laisser penser que la menace terroriste était retombée, s'il n'y avait eu l'attaque au hachoir devant les anciens locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre, ou encore l'assassinat du professeur Samuel Paty le 16 octobre. "En 2020, ce sont deux attentats qui ont été déjoués en France si l'on parle de terrorisme islamiste sunnite. Depuis 2017, 33 attentats ont été déjoués grâce à l'engagement des services de renseignements français et de lutte anti-terroriste", a indiqué dimanche, au micro du Grand Rendez-vous sur Europe 1, Laurent Nuñez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
Une menace principalement "endogène"
"Le terrorisme islamiste sunnite est une menace prioritaire, c'est une menace endogène avec des individus présents sur le territoire national", explique l'ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur. "Ce sont des actions de plus en plus difficiles à détecter, il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître, car souvent ces individus ne sont jamais connus de services et passent à l'attaque de manière rapide", avoue Laurent Nuñez.
"Il y a aussi les attaques exogènes, c'est-à-dire projetées, mais que nous considérons comme moins probable, car l'État islamique en Syrie est très affaibli", indique encore ce responsable. "Mais nous restons extrêmement vigilants. L'État islamique se réorganise de manière clandestine", ajoute Laurent Nuñez qui site notamment le Sahel, l'Afghanistan et le Mozambique comme zones de repli de l'organisation terroriste, à l'origine notamment des attaques de novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis. Autre élément de préoccupation : "la dissémination d'anciens combattants de l'Etat islamique dans des théâtres proches, comme la Turquie, la Libye ou les Balkans."