Lorsque le corps d'un défunt est placé dans son cercueil, on dit qu'il est "mis en bière". Mais pourquoi utiliser une telle formule, qui n'a en réalité rien à voir avec le houblon ? Dans l'émission Historiquement vôtre avec Matthieu Noël, Stéphane Bern s'intéresse aux racines de cette expression.
"Quand le corps d'un mort est mis dans le cercueil, il s'agit de la 'mise en bière' du défunt. Pourtant, rien à voir avec la boisson. Car, au 8e siècle, les Francs utilisaient 'une béra'. 'Une béra' était une civière sur laquelle on plaçait les blessés ou les morts. Au 12e siècle, le mot est resté : lorsqu'on a commencé à placer les défunts dans un cercueil, 'béra' est devenu 'bière'. On était donc 'mis en bière.'
Une expression qui date du douzième siècle
Encore aujourd'hui, en France, la mise en bière est obligatoire : il est interdit d’enterrer un corps sans cercueil. Le code général des collectivités territoriales précise même que le défunt doit être placé 'dans un cercueil en bois d’au moins 22 millimètres d’épaisseur avec une garniture étanche fabriquée dans un matériau biodégradable agréé par le ministre de la Santé après avis du conseil supérieur d’hygiène publique de France'.
Pour résumer, si vous pensiez être débarrassé des lourdeurs administratives après la mort vous vous mettez le doigt dans l’œil."