La mort de Naomi Nusenga aurait-elle pu être évitée ? La jeune femme, âgée de 22 ans, est décédée le 29 décembre 2017. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait appelé le Samu pour se plaindre de douleurs au ventre. Une opératrice transmet son appel vers une autre. "Elle a appelé la police. Elle me dit qu'elle va mourir", lance la première à la seconde en riant. La réponse de l'opératrice est laconique : "Oui, certainement un jour, comme tout le monde. Vous appelez SOS Médecin, c'est le 03.88.75.75.75." Lorsque la jeune femme parvient à joindre SOS Médecins, le service la fait prendre en charge par le Samu. Transférée à l'hôpital, la mère de famille décède quelques heures plus tard, d'une "défaillance multiviscérale sur choc hémorragique".
"Beaucoup d'éléments sont choquants". "Il n'y a rien de pire pour un urgentiste que d'avoir un drame comme celui-là", avance au micro d'Europe 1 Frédéric Adnet, responsable du Samu en Seine-Saint-Denis. "Mes premières pensées vont à la famille de Naomi et je m'associe à la douleur", poursuit-il, tout en souhaitant rester prudent. "Une enquête est en cours, je voudrais avoir les résultats de cette enquête", mais le médecin qu'"il y a beaucoup d'éléments qui sont choquants".
Naomi, 22 ans, morte après un appel au Samu où on ne l'a pas prise au sérieux :
Economies budgétaires. Frédéric Adnet pointe également du doigt les baisses de budget dans les hôpitaux. "Les Samu français, c'est l'hôpital public, et les contraintes actuelles en termes d'économies budgétaires nous posent des difficultés en terme de personnels pour répondre à ce flux d'appels", explique-t-il. "Je ne pense pas que les procédures de régulation soient en cause", conclut-il.