Drame de Furiani : sur place, habitants et vicitimes honorent leurs morts
Il y a 30 ans, la catastrophe de Furiani faisait 19 morts. Jeudi après-midi, un rassemblement était organisé devant la stèle en hommage aux victimes. Des centaines d'habitants, mais aussi des victimes, étaient réunies pour partager ce moment d'émotion, sous la pluie.
Jeudi après-midi à Furiani en Corse, un rassemblement était organisé devant la stèle en hommage aux victimes. Des centaines d'habitants, mais aussi des victimes étaient réunies pour partager ce moment d'émotion. La pluie s'est mélangée aux larmes sur les joues de Karine. Ses yeux rivés sur les enfants qui entament un chant d'hommage, elle explique au micro d'Europe 1 avoir hésité à venir. "Il me semblait qu'aujourd'hui, ma place était ici", explique-t-elle. "Il fallait que je représente ma sœur qui est partie le jour de Furiani." Son quotidien désormais ? Son fauteuil roulant, qui lui "rappellera toujours que je suis tombée à Furiani et que j'ai perdu gros", continue-t-elle.
"Mais ce n'est pas tous les jours le 5 mai", lâche-t-elle, optimiste. "Quand on revient ici, on ne pleure pas de la même manière."
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Ici, juste à côté de la tribune qui s'est effondrée et où des dizaines de personnes défilent aujourd'hui pour déposer une gerbe près d'une plaque de marbre noir. 19 noms, dont celui du frère de Denise. "Toutes ces bougies, toutes ces fleurs", égrène-t-elle. "On sent qu'on n'est pas seuls, qu'on est accompagné", poursuit Denise.
"Ici, le soleil décline et l'ambiance monte"
La foule est dense. Au dernier rang, beaucoup de jeunes corses, comme Elena, 22 ans. "Je n'ai pas connu ce drame", dit-elle à Europe 1. "Mais j'ai grandi avec l'histoire du Sporting [Club de Bastia]. Donc forcément, quand on vient tous les ans, c'est toujours difficile", assure-t-elle.
À la fin de la cérémonie, la présidente du collectif de victimes prend la parole, la voix un peu éraillée. "Vous qui ce jour du 5 mai étiez présents pour la fête, la joie, le partage.", commence-t-elle, avant de citer, pour finir, cette phrase inscrite juste devant la stèle. Les derniers mots d'un journaliste avant sa chute, il y a 30 ans : "Ici, le soleil décline et l'ambiance monte."