"Libérer, responsabiliser, unir" : le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a donné lundi, dans un long discours engagé, le coup d'envoi à l'Assemblée de l'examen de son projet de loi sur l'école, en laquelle il voit "la réponse fondamentale" aux défis contemporains. "Nous sommes exigeants à l'égard de notre école et c'est bien normal. Et de ce fait, nous soulignons souvent ses faiblesses. Elles existent bien sûr et je ne le nie pas, mais cette loi doit contribuer à les dépasser", a-t-il plaidé devant un hémicycle clairsemé.
"Ni refonder ni reconstruire". "Je ne vous propose ni de refonder ni de reconstruire", mais "une nouvelle étape de cette épopée glorieuse" de l'école depuis la fin du 19ème siècle : il lui faut encore faire "réussir pleinement" tous les élèves, a souligné le ministre. "Élever le niveau général, assurer la justice sociale, c'est cette double logique que nous essayons d'impulser", a-t-il précisé, reconnaissant que "la confiance ne se décrète pas". Jean-Michel Blanquer a notamment vanté l'instruction obligatoire dès trois ans, engagement d'Emmanuel Macron, se disant "sûr que ce sera imité par d'autres pays". Il s'agit de "faire de l'école maternelle une école à part entière" et d'inclure ainsi 25.000 nouveaux élèves chaque année, souvent "les plus défavorisés".
Expérimentations pédagogiques et écoles internationales. Au menu également du projet de loi : une refonte de la formation et de l'évaluation, des expérimentations pédagogiques, et encore de nouvelles écoles internationales, voulues comme "des locomotives pour l'ensemble du système". "Libérer, responsabiliser, unir : ces mots sont la clé de voûte de ce texte", a assuré le ministre, appelant les parlementaires à s'"unir quand l'essentiel est en jeu". Il a rappelé que seraient ajoutées au projet de loi des mesures pour l'école inclusive, alors qu'un "grand service public" du handicap à l'école est en gestation.