EDF, qui a décidé de réparer préventivement une série de réacteurs nucléaires exposés à des risques de corrosion, maintient sa fourchette de production prévue pour 2023, avec l'objectif de préserver le prochain hiver 2023-24, a indiqué mardi le directeur adjoint de sa division de la production nucléaire (DPN). "L'objectif pour nous est d'anticiper les travaux en 2023 pour préserver l'hiver 2023-24" et ces trois mois de décembre à février qui restent les plus sensibles de l'année en terme de besoins électriques du pays, a expliqué mardi à la presse Régis Clément.
Gain de temps
Plutôt que de les contrôler un par un, le groupe compte procéder d'ici la fin 2023 au traitement systématique de ses 16 réacteurs les plus récents qui, par la géométrie de leur tuyauterie, sont très exposés à ce risque de corrosion décelé l'an dernier, a annoncé la semaine dernière EDF à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). A ce jour, dix sont déjà réparés ou en cours de réparation, et six vont l'être en 2023.
Selon Régis Clément, cette option permet "un gain (de temps) faramineux", en évitant le dépôt de dossiers réglementaires successifs, en procédant à travaux de remplacement de tuyauterie à l'identique similaires d'un site à l'autre. EDF a aussi "une meilleure visibilité" quant à la situation de ses réacteurs plus anciens de 900 MW, "peu ou pas affectés", a-t-il ajouté.
L'année 2022, la pire année pour le nucléaire français
De ce fait, "nous maintenons notre fourchette de production prévue de 300-330 TWh en 2023", a-t-il ajouté, sans dire cependant si la probabilité se situe sur le haut ou le bas de la fourchette. Par comparaison, la production 2022 devrait atteindre un niveau bas record situé entre 275 et 285 térawattheures (TWh), du fait de ces problèmes de corrosion, ainsi que d'un calendrier de maintenance en retard depuis le Covid-19.
Mardi 16 réacteurs restaient à l'arrêt sur 56. Le gestionnaire du réseau de haute tension, RTE, a cependant livré mardi des prévisions rassurantes sur l'approvisionnement pour janvier, grâce aux efforts de sobriété des consommateurs mais aussi au redémarrage de plusieurs réacteurs nucléaires depuis novembre.