Le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a appelé mardi les chefs d'entreprises à "s'engager", pour "réussir l'orientation" des jeunes, en accueillant notamment des lycéens lors des nouveaux stages obligatoires en seconde en juin, dans une allocution au siège du Medef. "L'école, pour réussir l'orientation, a besoin de votre engagement", a déclaré Gabriel Attal devant l'assemblée permanente du Medef, instance d'information entre l'organisation patronale et ses adhérents.
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"10.000 professeurs chargés de la découverte des métiers" pour les collégiens
Soulignant que c'était la "première" allocution d'un ministre de l'Éducation nationale devant cette instance, il a estimé qu'il fallait "travailler beaucoup plus ensemble". "Mon premier message concerne la découverte des métiers : depuis cette rentrée, nous avons 10.000 professeurs partout en France qui sont chargés de la découverte des métiers pour nos collégiens", a développé le ministre. "Ils n'attendent qu'à être sollicités ou qu'à pouvoir recevoir une réponse aux sollicitations qu'ils font aux acteurs économiques".
"Le deuxième message concerne les immersions en entreprises", a-t-il poursuivi. "Pour organiser ces immersions, j'ai tout autant besoin de vous". "Enfin, le troisième message concerne les stages d'observation", a-t-il décliné, soulignant que "près de 20 ans après l'instauration des stages de Troisième, nous allons franchir une nouvelle étape en instaurant des stages obligatoires de deux semaines en seconde générale et technologique".
"Reconquête du mois de juin"
Ces stages, du 17 au 28 juin 2024, annoncés par le ministre à la rentrée pour mener la "reconquête du mois de juin", vont "nécessiter une grande mobilisation", a-t-il indiqué. Les 550.000 élèves de seconde terminaient jusqu'ici leur année scolaire courant juin. "Je sais qu'on va pouvoir avancer ensemble sur ce sujet", a-t-il dit. "Il faut qu'on puisse avoir des stages de qualité en nombre", a-t-il poursuivi, affirmant que "les pays qui réussissent mieux que nous sur l'orientation ont souvent recours à des périodes de stages plus importantes".
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Pour rassurer les chefs d'entreprise, il a souligné que "ce n'est pas le même volume d'élèves que ceux qu'on a aux stages de Troisième" (800.000), et qu'un élève de fin de seconde n'est pas le même qu'un élève de début ou même de milieu de Troisième" car "il y a une réflexion sur l'orientation qui s'est beaucoup affinée".
Saluant un "indispensable et très fructueux rapprochement" avec l'Education nationale, le président du Medef Patrick Martin a affirmé que les entreprises étaient "totalement mobilisées pour accueillir, beaucoup mieux qu'on ne l'a fait jusque-là, les stagiaires de Troisième, dorénavant de seconde".