À une semaine de la rentrée, le syndicat enseignant SE-Unsa alerte jeudi sur la "fragilité" du système éducatif, éprouvé par la crise sanitaire due au Covid-19 et les réformes successives et confronté cette année à une crise majeure des recrutements. "Notre système d'éducation se rapproche d'un point de rupture", a déclaré Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, un des principaux syndicats dans le primaire et le secondaire, au cours d'une conférence de presse. La pénurie d'enseignant, liée à la crise d'attractivité du métier, a poussé le gouvernement à recruter un nombre important de contractuels pour assurer la rentrée.
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Malgré cela, "on n'est vraiment pas sûr qu'on réussisse à avoir un personnel dans chaque classe. Et au-delà de la rentrée, c'est les semaines qui suivent qui peuvent s'annoncer très difficiles", a-t-il prévenu, regrettant l'absence d'anticipation des remplacements à prévoir. "Cela ne permettra pas de faire face à l'ensemble de l'année scolaire", estime le responsable syndical.
Besoin de sécuriser le statut des contractuels
Pour prévenir ces difficultés, il appelle, comme l'a fait mardi le Snuipp-FSU, à recruter immédiatement l'ensemble des listes complémentaires des concours afin de sécuriser les effectifs. Et souligne le besoin de sécuriser le statut des contractuels et de revoir la grille des salaires des titulaires.
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Emmanuel Macron a rappelé jeudi devant les recteurs et rectrices, réunis à la Sorbonne, l'engagement du gouvernement à assurer un salaire d'au moins 2.000 euros net mensuel à tout enseignant débutant. Concernant cet objectif, Stéphane Crochet indique que le SE-Unsa souhaitait que cette revalorisation bénéficie aux enseignants "dès l'année de stage" et non pas à partir de leur titularisation. Par ailleurs, "2.000 euros, c'est un chiffre que nous-même avions posé comme objectif", mais "en 2020", a-t-il déclaré. Compte tenu de l'inflation, ce montant devrait être revalorisé "aujourd'hui à plutôt 2.200 euros", selon lui.