Qu'est-ce qu'un viol ? Comment s'assurer du consentement de son partenaire ? Les bases d'une relation respectueuse entre les hommes et les femmes s'apprennent dès le plus jeune âge. Le combat contre le sexisme et les violences faites aux femmes aussi. Mais ces questions sont rarement évoquées en classe. Pourtant, la loi oblige depuis 2001 chaque élève à suivre trois cours d'éducation sexuelle par an. Mais moins de 20% des écoliers, collégiens et lycéens y ont droit. Europe 1 a suivi l'un de ces cours, enseigné dans une classe de Terminale à Nantes.
>> LIRE AUSSI - Égalité hommes-femmes dans les grandes entreprises : la France en tête d'un classement mondial
"Il faut que ça s'apprenne"
"Je suis professeur de sciences de la vie et de la terre, mais là, je ne suis pas du tout dans ma casquette de prof de SVT", souligne Lise Bailly. Cette enseignante a disposé les tables en cercle autour d'elle. Une ambiance rassurante pour se livrer sans tabou. "L'idée, c'est aussi de parler de consentement, de comment ça se passe aussi dans la sexualité", précise Lise Bailly. Dans ce cours, l'enseignante commence par une histoire. "Abby s'adresse à Éric et lui demande s'il pouvait lui faire traverser la rivière pour rejoindre Tom. Éric accepte, à condition qu'Abby lui suce le sexe", raconte la professeur.
Place ensuite à la discussion. "Est-ce qu'elle a du désir pour Éric ?", interroge Lise Bailly. "C'est un agresseur sexuel", répond une élève. "Un viol, c'est une pénétration non consentie", définit un second. "Elle subit cet acte-là, donc effectivement c'est un viol", répond l'enseignante. Pour Lola et Emma, deux élèves de la classe, ce cours est nécessaire. "Je trouve ça vraiment dommage que, plus jeune, on n'a jamais été informé sur ce qu'était un viol et sur les choses à ne pas faire. Il y a des familles où ce n'est pas du tout abordé, où le sexisme est banal. Il faut que ça s'apprenne", affirment-elles.
Mais les freins pour organiser ces séances sont nombreux, remarque l'enseignante. "Il n'y a pas d'heure dédiée, ce n'est pas dans les programmes. Les enseignants ne sont pas formés à ces problématiques, donc ça ne se met pas en place", déplore Lise Bailly. Pour cela, elle s'est formée pendant ses vacances, sur son temps personnel.