Le tribunal correctionnel a relaxé mercredi trois prévenus, et condamné quatre autres pour homicides et blessures involontaires à des peines allant jusqu'à deux ans de prison avec sursis pour l'effondrement mortel de la scène prévue pour un concert de Madonna en 2009 à Marseille. En s'effondrant comme un château de cartes, le 16 juillet 2009, sur la pelouse du stade Vélodrome de l'Olympique de Marseille, le toit de la scène du concert prévu trois jours plus tard par Madonna avait fait deux morts, Charles Criscenzo, un Français de 52 ans, et Charles Prow, un Anglais de 23 ans.
Huit blessés et un suicide
Huit autres ouvriers avaient été blessés, dont l'un s'était suicidé deux ans plus tard. Après quatre mois de délibéré, le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé la peine la plus sévère contre Jacqueline Bitton, alias Jackie Lombard, 73 ans, alors présidente de Live Nation France, la filiale française du géant américain de l'organisation de concerts. Elle a écopé de deux ans d'emprisonnement avec sursis, de 20.000 euros d'amende et de deux ans d'interdiction d'exercer sa profession.
Tim Norman, 65 ans, le patron d'ESG, l'entreprise anglaise propriétaire de la scène et chargée de son montage, a quant à lui été condamné à deux ans avec sursis et 15.000 euros d'amende. Les deux autres prévenus condamnés sont Mathieu Anton, 43 ans, gérant de Tours Concept France, l'entreprise chargée d'assister ESG et pour qui travaillaient neuf des dix victimes, et le Britannique Scott Seaton, 50 ans, le chef d'équipe recruté pour ce chantier par ESG : ils ont respectivement écopé de 18 mois et un an de prison, à chaque fois avec sursis. Mathieu Anton devra en outre verser une amende de 10.000 euros.
Madonna n'avait pas répondu à la convocation du juge d'instruction
Les trois prévenus relaxés sont les deux autres cadres d'ESG en cause, Steve Richards et Jeffrey Burke, ainsi que Gérard Billia, alors dirigeant de Mediaco, l'entreprise marseillaise propriétaire de la grue impliquée dans l'accident. Parmi les entreprises appelées sur le banc des prévenus, Live Nation France et Tours Concept France ont été condamnées à des amendes de respectivement 150.000 et 50.000 euros. Madonna, 50 ans à l'époque, n'avait pas répondu à la convocation du juge d'instruction, expliquant ne pas avoir été impliquée dans le volet technique du montage de la scène et n'avoir jamais demandé de la monter plus rapidement. Elle avait présenté ses condoléances aux familles des victimes.