Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a affirmé lundi "qu'il faudra faire autrement" pour lutter contre les inégalités filles-garçons à l'école, estimant que le programme expérimental lancé puis abandonné par la gauche sous le précédent quinquennat, n'avait pas été "bon".
Enseigner le "respect d'autrui". "Est-ce que ça a été efficace ? Est-ce que a changé quoi que ce soit ? Non, au contraire, on a clivé davantage. Donc on voit bien qu'il faut faire autrement", a déclaré le ministre sur France Inter en mentionnant les "ABCD de l'égalité", insistant sur la notion de "respect d'autrui" et de relations avec les parents.
"À partir du moment où on respecte autrui, on respecte les femmes dans le rapport hommes-femmes", a-t-il dit. Quant aux parents, il souhaite les sensibiliser à travers une "mallette des parents" et "des réunions en petits groupes en début d'année", sans donner plus de détails. "C'est plus efficace lorsque nous incluons les parents", a-t-il insisté.
Des ABCD de l'égalité "inutiles". "Tel que (les ABCD) étaient faits, ils n'étaient pas bons", selon Jean-Michel Blanquer. "Quand vous braquez une bonne partie des familles avec ce que vous faites, vous ne faites pas quelque chose qui est utile pour l'objectif que vous visez". "Ce que nous allons faire en matière de formation des professeurs, c'est extrêmement important aussi, et puis j'insiste, la question de la relation avec les parents... C'est tout sauf un recul", a insisté le ministre.
Un large polémique sur la "théorie du genre". Les ABCD de l'égalité, programme expérimental lancé à l'automne 2014 dans 600 classes volontaires pour déconstruire les stéréotypes filles-garçons, ont été abandonnés en juin 2015, après plusieurs mois de polémiques menées notamment par l'extrême-droite et les opposants au mariage homosexuel, dans une France déchirée entre les partisans de la Manif pour tous et ceux du Mariage pour tous.
Les opposants aux ABCD dénonçaient une présumée "théorie du genre" qui nierait les différences sexuelles. La polémique avait alors donné lieu à des rumeurs infondées, sur des garçonnets obligés de porter une robe en classe ou des cours de masturbation en maternelle. Le recul du gouvernement socialiste avait été vivement critiqué par une partie de l'opinion.