Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, a précisé que 30 % des émeutiers arrêtés sont en effet des mineurs, des jeunes individus, utilisateurs quotidiens des réseaux sociaux, et notamment lors des émeutes. Pour l'exécutif, le coupable est tout trouvé : Snapchat, l'application qui permet de filmer et diffuser des vidéos éphémères. Face à cela, le ministre de la Justice, veut frapper fort.
"On va péter les comptes"
Éric Dupond-Moretti, en visite au tribunal de Créteil, s'en prend violemment au jeune responsable des violences et leur adresse directement un message. "Que les gamins sachent clairement qu'on va péter les comptes. L'Autorité judiciaire peut, sur réquisition évidemment, demander aux opérateurs de livrer les adresses IP, ce qui nous permet évidemment d'arriver à l'identité de ceux qui s'en servent pour dire quand et où et comment on va aller casser ça, c'est insupportable", a-t-il assuré.
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La menace d’obtenir les identités des fauteurs de trouble et de supprimer les contenus sensibles est avant tout pour faire peur, confie un député de la majorité. Car dans les faits, c'est beaucoup plus compliqué que prévu, comme l'explique Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po Paris. "Les messages sur Snapchat sont temporaires, éphémères et donc ils durent un court instant, suffisamment pour attirer, à travers la géolocalisation, d'autres personnes sur un lieu d'émeute. Par la suite, ils n'ont pas vocation à rester sur la plateforme, ils se retirent tout seul. Il faudrait être dans l'instantané et ça n'est pas faisable", souligne-t-il au micro d'Europe 1.
Et Snapchat n'est pas le seul réseau qui pose problème. Twitter également, car l'entreprise d'Elon Musk peut refuser de supprimer les contenus violents au nom de la liberté d'expression.