Autonomie ! Emmanuel Macron a proposé jeudi à la Corse "une autonomie dans la République", en prévenant que ce "moment historique" ne se fera pas "sans" ou "contre" l'État français. Il a prononcé des mots forts et donné aux élus de l’île six mois pour trouver un accord entre eux et avec le gouvernement. Comment les résidents de l'île de Beauté perçoivent-ils les annonces du président ?
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"On attend des actes"
Entre espoir et méfiance, le cœur des Corses balance après les déclarations d'Emmanuel Macron. "C'est compliqué. C'est un discours politique et on attend des actes. Il a laissé six mois et ensuite on verra", déclare cet habitant de Bastia. L'homme n'est pas le seul à s'interroger sur la suite du processus. Pedrou, qui a voté pour les autonomistes au pouvoir sur l'île, a le sentiment que rien n'avance : "Il est venu prendre le soleil ! Emmanuel Macron a déjà tenu ce discours. À l'arrivée, il n'a pas fait d'annonces. J'aurais aimé qu'il dise 'l'autonomie ça sera cela et cela'".
Nicole, militante du Parti autonomiste de Gilles Simeoni, est plus optimiste : "C'est une avancée. On espère que ça ira assez vite car on attend depuis très longtemps une autonomie complète pour la Corse".
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"Je suis vraiment content de son discours"
François est retraité. Il vit à Orezza, au milieu de l'île de Beauté : "Je suis vraiment content de son discours. Ça nous parle. Ces propos n'ont rien à avoir avec les discours entendus pendant des années. On l'a senti qu'il voulait arriver à la fin de tout cela". En Corse, les habitants s'interrogent également sur les lignes rouges de ce potentiel projet d'autonomie. Si le président a affirmé qu'il n'y en avait pas, pourtant l'État ne veut pas entendre parler d'un statut de résident ou de co-officalité de la langue corse. Sur ce point, Emmanuel Macron préfère évoquer le renforcement du bilinguisme à l'école et dans la sphère publique.