1:34
  • Copié
Frédéric Michel (envoyé spécial en Corse) / Crédit photo : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Lors d'un discours en Corse, Emmanuel Macron a proposé ce jeudi "une autonomie à la Corse". Le chef de l'État a donné aux élus de l’île de Beauté six mois pour trouver un accord entre eux et avec le gouvernement. Entre espoir et méfiance, le cœur des Corses rencontrés par Europe 1 balance après les déclarations du président. 

Autonomie ! Emmanuel Macron a proposé jeudi à la Corse "une autonomie dans la République", en prévenant que ce "moment historique" ne se fera pas "sans" ou "contre" l'État français. Il a prononcé des mots forts et donné aux élus de l’île six mois pour trouver un accord entre eux et avec le gouvernement. Comment les résidents de l'île de Beauté perçoivent-ils les annonces du président ?

"On attend des actes"

Entre espoir et méfiance, le cœur des Corses balance après les déclarations d'Emmanuel Macron. "C'est compliqué. C'est un discours politique et on attend des actes. Il a laissé six mois et ensuite on verra", déclare cet habitant de Bastia. L'homme n'est pas le seul à s'interroger sur la suite du processus. Pedrou, qui a voté pour les autonomistes au pouvoir sur l'île, a le sentiment que rien n'avance : "Il est venu prendre le soleil ! Emmanuel Macron a déjà tenu ce discours. À l'arrivée, il n'a pas fait d'annonces. J'aurais aimé qu'il dise 'l'autonomie ça sera cela et cela'".

Nicole, militante du Parti autonomiste de Gilles Simeoni, est plus optimiste : "C'est une avancée. On espère que ça ira assez vite car on attend depuis très longtemps une autonomie complète pour la Corse". 

"Je suis vraiment content de son discours"

François est retraité. Il vit à Orezza, au milieu de l'île de Beauté : "Je suis vraiment content de son discours. Ça nous parle. Ces propos n'ont rien à avoir avec les discours entendus pendant des années. On l'a senti qu'il voulait arriver à la fin de tout cela". En Corse, les habitants s'interrogent également sur les lignes rouges de ce potentiel projet d'autonomie. Si le président a affirmé qu'il n'y en avait pas, pourtant l'État ne veut pas entendre parler d'un statut de résident ou de co-officalité de la langue corse. Sur ce point, Emmanuel Macron préfère évoquer le renforcement du bilinguisme à l'école et dans la sphère publique.