La présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen, convoquée vendredi au tribunal de Paris, a vu sa mise en examen requalifiée pour des faits présumés de "détournements de fonds publics" dans l'affaire des assistants présumés fictifs du parti, a appris l'AFP auprès de l'intéressée.
Convoquée vendredi pour un premier interrogatoire après sa mise en examen pour "abus de confiance" et "complicité d'abus de confiance" en juin 2017, Marine Le Pen est ressortie du tribunal en fin de matinée.
Le délit de "détournements de fonds publics" est passible de dix ans d'emprisonnement et d'un million d'euros d'amende, contre trois ans de prison et de 375.000 euros d'amende pour l'abus de confiance. Elle n'a pas répondu aux questions des juges sur le fond, arguant qu'elle attendait une décision de la Cour de cassation sur un recours devant être examiné le 27 novembre, a-t-elle précisé à l'AFP.
Sur quoi porte l'enquête ? Depuis fin 2016, les juges Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke enquêtent sur un possible "système" organisé par le parti et sa présidente - ce qu'ils contestent - pour financer des salaires de ses permanents sur les deniers de l'Union européenne, en détournant les enveloppes des eurodéputés réservées à l'emploi d'assistants parlementaires.
En juin, les magistrats avaient ordonné une saisie de 2 millions d'euros sur des subventions publiques, montant finalement ramené à 1 million d'euros par la cour d'appel de Paris. L'information judiciaire ouverte pour "abus de confiance et escroquerie en bande organisée" cumule à ce stade une quinzaine de mises en examen connues, pour "abus de confiance", complicité ou recel de ce délit.